Après avoir obtenu l’invalidation des actes du dernier congrès ordinaire de leur parti devant la chambre administrative de la Cour suprême, une faction des militants du parti “Action pour la République, la démocratie et développement” (Ard) a désigné le 30 octobre 2020, à Moundou dans le Logone occidental, Alixe Naïmbaye en remplacement d’Abdoulaye Mbodou Mbami.
C’est au cours d’une Assemblée générale extraordinaire qu’Alixe Naïmbaye est désignée présidente nationale de l’Ard, parti de son feu père Mbaïlaou Naïmbaye.
“Je dois prendre les choses en main pour réunir tous les militants dispersés depuis 8 ans. C’est une décision des militants qui estiment que je pourrais rassembler ce qui reste de l’Ard. Il s’agit d’une démarche de restauration et non de division au sein du parti qui a été toujours rassembleur. Personnellement, je n’ai pas demandé à être désignée à la tête du parti”, confie Alixe Naïmbaye quelques heures après sa désignation.
Une désignation qui intervient 48 heures après l’ordonnance de la chambre administrative de la Cour suprême invalidant tous les actes pris lors du congrès ordinaire du 12 octobre à la Bibliothèque nationale, à savoir le renouvellement du bureau national, la radiation du militant Larmé Kilmaponé, etc.
“C’est une décision que nous ignorons totalement, car nous n’avons jamais été convoqués à une procédure contradictoire devant la Cour suprême et de surcroît la décision ne nous a pas été notifiée. La plus grande comédie dans cette affaire est celle relative à une prétendue assemblée générale à Moundou au cours de laquelle Alixe Naïmbaye prétend être désignée présidente de l’Ard. Au regard de nos textes, pour être membre du bureau exécutif national ou président, il faut d’abord être membre du bureau politique national conformément à l’article 19 des statuts. Conformément aux textes statutaires, Alixe Naïmbaye qui n’est ni membre du bureau exécutif, ni membre du bureau politique national n’a pas qualité pour prétendre au poste de président de l’Ard ou encore pour convoquer une assemblée générale. Par ailleurs, quelle que soit l’issue de la procédure au niveau de la Justice, il appartient au bureau exécutif en place que je préside d’en tirer les conséquences de droit qui s’imposent”, réagit Abdoulaye Mbodou Mbami.
En tout cas, Alixe Naïmbay aura du pain sur la planche. Car, malgré la décision de justice qui ouvre la voie à sa désignation, Abdoulaye Mbodou Mbami semble encore disposer de la fidélité de certains cadres du parti, notamment les membres du bureau exécutif et les 9 conseillers municipaux qui sont tous de sa province natale du Lac.
ANG