Un demi-million de sinistrés au Tchad

Les chiffres font peur. Près d’un demi-million de personnes sont sinistrées sur toute l’étendue du territoire suites aux nombreuses précipitations et au débordement des fleuves.

Les inondations d’origine pluviale et fluviale ont fait un nombre important de victimes cette année. Conséquences des précipitations record au Sahel et dans la plus grande partie du territoire tchadien. Outre N’Djaména, ce sont 20 provinces sur les 23 qui sont touchées par les inondations, surtout les provinces du centre, de l’est et du sud, informe Ocha, le bureau de coordination humanitaire au Tchad dans son rapport de situation de la semaine dernière. Selon cette agence du système des Nations unies, dans l’ensemble du pays, et sur la base des statistiques gouvernementales et des partenaires humanitaires, quelque 64 670 ménages (soit 388 000 personnes) ont été touchés, d’une manière ou d’une autre, par les inondations cette année. “Ces inondations ont provoqué le déplacement des centaines de milliers de personnes ainsi que la perte des stocks de nourriture des ménages affectés. Par ailleurs, comme rapporté par le cluster Sécurité alimentaire, des centaines de milliers d’hectares de terre cultivées ont été détruits, des milliers de têtes de bétail ont été emportées par les eaux, et les stocks des commerçants des marchés inondés ont été sérieusement affectés”. Le rapport indique que la province du Mayo-Kebbi Est est l’une des provinces les plus touchées. Face à l’ampleur des dégâts, une mission conjointe d’évaluation multisectorielle (agences et services techniques étatiques) s’est déroulée du 4 au 11 octobre pour évaluer les besoins des communautés et planifier une assistance d’urgence pour les sinistrés, en soutien aux efforts des autorités provinciales et du gouvernement du Tchad. Le nombre de sinistrés dans la province est de 34 062 personnes (soit 5 677 ménages). Les secteurs les plus touchés en termes de sévérité sont l’eau, hygiène et assainissement, l’éducation, la santé, les abris, la sécurité alimentaire et la protection. Par ailleurs, les populations riveraines du fleuve Logone ont exprimé le besoin pressant de construire des digues en matériaux durables le long du fleuve pour éviter que la situation ne se répète dans le futur.

A N’Djaména, ce sont de nombreuses familles déjà fragilisées par les eaux de pluies qui sont sans abris à la suite de la montée des fleuves Chari et Logone. “À la suite des fortes pluies d’août et de septembre, 32 000 personnes (soit 5 812 ménages) ont été initialement touchées par les inondations à N’Djaména. De nombreuses victimes, qui ont perdu leurs maisons en raison des inondations, ont été accueillies par des membres de leurs familles et des amis dans des quartiers moins touchés de la capitale. Une centaine de ménages a été accueillie dans le site de réinstallation de Tradex”, rappelle Ocha. En plus de ces 32 000 personnes, note l’agence Onusienne, environ 3 000 N’Djaménois touchés par la crue du fleuve Logone. La province du Lac n’est pas non plus épargnée par l’inondation. En plus de la crise sécuritaire qu’elle vit, l’inondation est venue l’enfoncer davantage. “Les fortes pluies et la montée des eaux qui a suivi ont provoqué les inondations des champs et des villages et ont contribué à accroître l’insécurité. Outre les 33 000 personnes directement touchées à la suite des inondations, 11 380 hectares semés, appartenant à 55 645 agriculteurs ont été détruits et ne pourront donc pas produire les aliments nécessaires à la subsistance des familles de leurs propriétaires”, peut-on lire dans le rapport.

Les inondations ont de fâcheuses conséquences sur les cultures et pourra créer de facto des poches de famine un peu partout dans le pays.

GB