Le Conseil économique, social, culturel et environnemental (Cesce), a ouvert sa 2e session ordinaire de l’année 2024, ce lundi 5 août 2024, au Palais du 15 janvier. Le thème de cette 2e session est : «Le changement de mentalité du citoyen pour la refondation du Tchad à l’ère de la 5e République ».
Une seule allocution a été au centre de la cérémonie, celle du discours d’ouverture de la session par le Président du Conseil économique, social, culturel et environnemental (Cesce), Dr Ahmat Mbodou Mahamat. A travers ce thème, a relevé le Président du Cesce, les Conseillers de la République se proposent de faire un diagnostic approfondi des causes de ce qu’il convient d’appeler le mal vivre des tchadiens entre eux, et qui entrave la construction d’un Etat véritablement républicain, engagé dans la voie de son développement harmonieux. Les questions principales que se posent les Conseillers de la République à travers ce thème, sont celles que se posent sans doute de nombreux tchadiennes et tchadiens. Notamment, l’incivisme dans la vie quotidienne des tchadiens est-il lié à une éducation de base ou celle de la société ? ; La justice sociale est-elle l’affaire de l’Etat seul ou interpelle-t-elle aussi la population ? ; La corruption et l’indiscipline dans la gestion de la chose publique et l’impunité des malfrats financiers trouvent-elles leur origine dans le manque de l’autorité de l’Etat ou ailleurs ? Les multitudes d’ethnies que compose le Tchad sont-elles complémentaires et constituent une richesse ou le contraire ?
Toutes ces questions préoccupantes seront diagnostiquées, à travers une analyse approfondie. Ce travail se fera à travers des échanges avec les membres du gouvernement, certaines institutions de la République, les partenaires techniques et financiers, les associations de défense des droits de l’homme, les associations féminines, les personnes ressources. Ensemble, les parties prenantes vont explorer les pistes de solution, en vue d’amener les filles et les fils du Tchad à vivre en harmonie, s’accepter mutuellement, gérer équitablement de manière optimale et durable, les ressources naturelles.
Opérer un changement de mentalité
« Ce diagnostic, passera par une analyse des modes de gouvernance appliqués par les pouvoirs publics, le système éducatif de base, les croyances des différentes communautés et le poids des us et coutumes primant sur les valeurs républicaines. Nous nous poserons des questions telles que Comment pouvoir changer nos mentalités ? Quand et par où commencer ? » s’est interrogé le Président du Cesce. Qui a reconnu par la suite que le cas des générations futures pose moins de problème. Il trouverait sa solution dans une éducation de base soutenue dès le bas âge, peut-être, estime –t-il. Cependant dit-il, « le cas intrigant est celui de nous adultes, ayant la destinée de la nation entre les mains. Nous qui sommes actuellement au volant. Nous, tous les citoyens confondus, filles et fils du Tchad, nous qui avions pris des engagements lors de nos assises au dialogue national inclusif et souverain, de changer nos mentalités et de refonder un Tchad nouveau, un et indivisible et prospère. Avec le retour à l’ordre constitutionnel, le compteur temporel est mis en marche. Alors, le changement de mentalité va s’opérer à quel moment ? La question nous interpelle tous »’ a-t-il plaidé et renvoyé la question à l’assistance.
Roy Moussa
