Grâce à une croissance économique projetée en 2022, le budget de l’état augmente de 260.793 milliards par rapport à celui de 2021. Par contre, les dépenses sont en baisse de 44,153 milliards. Cette baisse de dépenses, les services concernés l’imputent au service de la dette.
Pourtant, tous les voyants sont au vert pour une bonne perspective économique en 2022. Le prix du baril de pétrole est passé de 44 à 65 dollars. Le secteur pétrolier devrait connaître une croissance de 6,4% et le secteur hors pétrole 3,5%, soit une croissance générale de 4,1% en 2022, ceci, en dépit des contextes sanitaires, sécuritaires, climatiques qui continuent à éprouver l’économie. La loi de finances 2022 prévoit 1.359 milliards de francs CFA, soit une hausse de 260.792 milliards.
Malgré cette croissance économique annoncée, les dépenses sont de l’ordre de 1 203 milliards, soit une baisse de 44, 513 milliards comparativement au budget de 2021. A l’origine de cette baisse de dépenses, “la contraction des intérêts de la dette publique et les investissements sur financements extérieurs”, selon le ministre des Finances. Néanmoins, cette baisse de dépenses ne devrait pas empêcher à l’état d’honorer ses devoirs. Ce budget a pour mission principal l’organisation du Dialogue national inclusif, l’organisation des élections générales (18,6 milliards), le payement des salaires qui a connu une augmentation de 28 milliards. Les raisons de cette augmentation proviennent de l’engagement du gouvernement à respecter scrupuleusement les accords signés avec les partenaires sociaux, notamment les effets financiers des avancements et reclassement, le paiement à terme échu des primes de transport. Grâce à la décentralisation des services du budget, de la solde et de contrôle financier, les salaires seront mandatés directement en province. En plus de cela, la masse salariale tient à faire une “reconnaissance” aux soldats avec l’alignement de leurs salaires au Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti) et le recrutement de 5 000 jeunes à la Fonction publique annoncé par le Pcmt. On se demande si le recrutement des 20 000 jeunes annoncé en 2020 par le Maréchal Idriss Déby Itno a été déjà entièrement effectué.
Les autres grands projets en 2022 sont la décentralisation des services de l’Agence nationale des titres sécurisés (Anats) dans chaque chef-lieu de province qui coûtera 20 milliards, la subvention des gaz domestiques à hauteur de 11 milliards, le règlement de la dette intérieure. L’assistance aux personnes vivant avec un handicap en les exonérant de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (Irpp) pour ceux qui travaillent dans le secteur privé. Les acquisitions des aéronefs sont également exonérées des taxes sans oublier la réduction de la Tva (Taxe sur la valeur ajoutée) sur les matériaux de construction (fer à béton et produits finis dérivés de l’industrie textile usinés localement) dans le but d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des industries nationales.
Sur le plan infrastructurel, il est prévu la construction de deux écoles primaires publiques dans chaque arrondissement de N’Djaména et dans les départements des différentes provinces, la construction des lycées scientifiques dans chaque chef-lieu d’académie et d’un lycée technique agricole à Am-Timan. Et bien évidement la poursuite de la construction de l’université de Pala, la contrepartie de l’extension de l’Institut national de science de technologie d’Abéché, la construction de l’Institut supérieur de la santé dans le village de Déby et les équipements en consommables pour les laboratoires des différentes facultés de l’université de N’Djaména.
Pour ce qui est des infrastructures sanitaires, c’est la construction des centres de santé et hôpitaux provinciaux de Goz-Beida, Moussoro, Mao ainsi que de 5 hôpitaux militaires dont un de référence à N’Djaména, l’acquisition d’une centaine d’ambulances et des équipements médicaux spécifiques.
La construction des routes Djouman-Laï, Kélo-Pala, N’Djaména-Doubali, N’Djaména Bilala-Ati, sur financement propre de l’Etat et de la construction de la transsaharienne et des routes Abéché-Aboudeiya, N’Djaména-Moundou-Koutéré sur financement de la Banque islamique de développement (Bid) et de la Banque mondiale. En plus, la réalisation des voiries urbaines à N’Djaména et en provinces. Mais aussi la construction des centrales solaire à Mongo, Am-Timan, Moussoro, Oum-Hadjer et Ati pour répondre aux besoins en énergie.
Avec un solde global de 156.500 milliards de francs, le budget présente un déficit de financement de 13.2 milliards mais le gouvernement rassure qu’il fera recours à la Facilité élargie de crédit dans le cadre du nouveau programme du Fonds monétaire international et d’autres partenaires financiers.
Après une journée de discussion, de débats et des questions-réponses au ministre des Finances et du budget le 30 décembre 2021, les conseillers nationaux de transition ont adopté le budget 2022 à l’unanimité.
Lanka Daba Armel