Le président de la Commission politique générale, institutions, lois, affaires administratives et judiciaires de l’Assemblée nationale, le député Routouang Yoma Golom est décédé dans la nuit du vendredi 22 janvier 2021. Le Tchad pleure un homme dont le parcours témoigne des énormes sacrifices qu’il a consentis au service de la Nation.
De son parcours, l’on retiendra que le général de corps d’armée, Routouang Yoma Golom, député du Mayo kebbi est né vers 1948 à Djarwaye dans la sous préfecture de Samga, située à une trentaine de kilomètres de Bongor, chef lieu de la province du Mayo-kebbi Est. Il passe son cycle primaire dans cette ville, avant d’entamer le secondaire au séminaire de Donia. Il finit brillamment son cycle secondaire, mais son destin lui dessine une autre trajectoire, vers le métier des armes. Il passe avec succès le concours de l’école des officiers active (Eoa) en 1971, s’envole pour la France. Fin 1972, il regagne le Tchad et est affecté à la gendarmerie nationale où il a occupé plusieurs postes à l’intérieur et d’autres en dehors du pays.
Après le coup d’état militaire de 1975 contre le président Tombalbaye, il a été nommé commandant de la garde nationale et nomade du Tchad (Gnnt), à Biltine dans la province de Waddi Fira jusqu’en 1978. Revenu à N’Djaména, il se verra plus tard confier le commandement de l’escadron blindé AM Ferret jusqu’en 1979. La guerre civile éclate en février 1979. Blessé aux yeux par des éclats d’obus lors d’un combat, il est évacué en France pour des soins qui durent plusieurs mois. Feu Routouang Yoma Golom participe en 1981 aux négociations de Douguia qui avaient réuni les 10 tendances politico-militaires et assiste au séminaire des cadres à l’issue duquel les forces armées tchadiennes (Fat) sont mises à la disposition du gouvernement d’union nationale de transition (Gunt), présidé par Goukouni Weddeye. En juin 1982, les Forces armées du nord (Fan) prennent le pouvoir à N’Djaména. Routouang, alors commandant de la zone de Bongor, participe aux deux réunions entre les Fat et les Fan. Il intègre le premier gouvernement formé par Hissein Habré, le 21 octobre 1982 et restera aux affaires jusqu’en 1990.
Avec l’avènement du Mouvement patriotique du salut (Mps) au pouvoir en décembre 1990, il est membre du Conseil provisoire de la République (Cpr), en 1991, avant d’en devenir le vice-président en 1992. De 1994 à 1996, il a été successivement préfet du Kanem et de Faya-Largeau, avant d’occuper le poste de chef d’état major général des armées de 1996 à 1997. A partir de décembre 1999, il est entré au gouvernement et a occupé successivement les postes de ministre de la justice garde des sceaux, de la fonction publique et du travail, de l’agriculture, des postes et télécommunications, de l’administration territoriale, du commerce, de l’intérieur, de la sécurité publique et de l’immigration. En 2006, il a été nommé ministre résident dans la province du Ouaddaï. Le général Routouang Yoma Golom est élu député pour le compte du Mouvement patriotique du salut à l’Assemblée nationale depuis 2011 et préside la Commission politique générale, l’une des plus grandes et permanentes commissions du parlement, jusqu’à sa mort. Il est marié et père de 24 enfants.
“Un homme d’expériences”
Le député Issa Mardo, président de la Commission chargée du suivi des Objectifs du développement durable à l’Assemblée, parle d’un homme au franc parlé. “J’ai connu le Général Routouang à l’Assemblée nationale comme député et président de la Commission défense et sécurité, d’abord, puis comme président de la Commission politique générale, institutions, lois et affaires administratives, ensuite. C’était un travailleur infatigable malgré son âge et la fatigue qui se lisait sur son visage depuis un certains temps. Il faisait tout pour accomplir les missions à lui assignées. C’étai un homme pétri d’expériences et au franc parlé auprès de qui nous avions beaucoup appris. Il disait clairement les choses et nous avions beaucoup travaillé ensemble sur divers sujets. Quand il y a des préoccupations, il apporte toujours sa contribution de la manière la plus franche et sincère possible. Le Tchad perd en lui un homme de valeur, surtout l’Assemblée nationale. Nous perdons ainsi un grand frère et un collègue à un moment crucial de la vie politique de notre pays, avec les échéances électorales qui se pointent à l’horizon” confie-t-il.
La Rédaction de NDJH adresse aux familles biologique et politique du défunt ses sincères condoléances. Paix à son âme !
La Rédaction