Ambatta manque de rue pour circuler

Les empoignades et les bagarres sont récurrentes au quartier Ambatta dans le 7ème arrondissement de N’Djamena en début de chaque saison de pluie. A l’origine des des altercations, l’absence des chemins et des voies pour le ruissèlement d’eau dans un quartier déjà trop dense. “Après la pluie d’hier (4 juin) les gens se sont bagarrés au point de dégainer le couteau. L’un a barré la route, empêchant les eaux de pluie venant de chez son voisin de s’écouler. Mécontent, ce dernier s’est emporté et  ils en sont venus aux mains”, témoigne un habitant du quartier.  Quand il commence à pleuvoir, chacun cherche à protéger son mur. Pour ce faire, des barricades sont érigées à l’aide des pneus, briques ou du sable, voire des épineux, coupant ainsi les voies de circulation empruntées en saison sèche. Privé de route, Fernand, un habitant du quartier est obligé de laisser son engin chez un ami dans un autre quartier. Et se demande quand va-t-il arrêter d’embêter son ami alors que le traçage des rues de son quartier traîne toujours.

Pour le chef de carré no 37, les rues ne sont pas tracées parce que la population a boudé les agents du service cadastral en 2015. Car outrés par les innombrables plans de traçage, les habitants de ce quartier ont accueilli le service de cadastre avec les gourdins. “Il y a eu plus de 3 ou 4 plans différents. Il y a même des gens qui ont enlevé les toits de leurs maisons. On est revenu leur dire que leurs maisons ne sont plus situées sur la route et ceux qui se croyaient tranquilles étaient surpris qu’on leur dise que leur concession est prise. Et c’était plusieurs fois ce changement. C’est pourquoi les gens ont chassé les agents du cadastre”, raconte Ali. Selon le chef de carré no 7, Guelnan Joseph,  “il y a eu  plusieurs plans, en 2004, 2013, 2014 et celui de 2015 introduisant une rue de 25. C’est cette rue-là qui a tout bouleversé et il y a eu des soulèvements. Le problème est que chaque technicien qui vient change le plan de celui qui le précède. Maintenant, plusieurs personnes ont déposé des requêtes à la justice, on attend qu’elle tranche. Sans la décision de la justice, ce serait difficile qu’on puisse tracer les rues ici”, retrace le chef de carré.

Escroquerie

“Chaque fois quand ils (agents du cadastre) vont venir, on cotise de l’argent parce qu’ils disent qu’ils n’ont pas de véhicule pour le déplacement”, explique le chef de carré no 7. Mais pour Ali, ces cotisations deviennent de l’escroquerie: “en 2018, chaque concession a donné 5000 francs. On a réuni plus de 800.000 francs mais le comité mis en place a bouffé l’argent. Semble-t-il qu’un autre comité est mis en place pour cotiser de l’argent. Tout ça parce que nous voulons la route’”, fulmine-t-il.

Lanka Daba Armel