L’Union nationale pour le développement et le renouveau (Undr) a fait sa rentrée politique 2021-2022 le 29 janvier dernier. L’honneur d’abriter cet événement est revenu à Dourbali, localité située à 90 km à l’est de N’Djaména dans le Chari-Baguirmi.
Quelques militants sont sortis accueillir la délégation composée de presque tous les cadres du parti à l’entrée de la ville vers 12 h 00. Trois heures plus tard, l’hymne de l’Undr retentit à l’esplanade de l’école primaire de Dourbali. C’est le début de la cérémonie de la rentrée politique. Les discours se succèdent. Du président du comité d’organisation au président du comité départemental de Dourbali en passant par le président du comité provincial du Chari-Baguirmi, tous ont déploré le manque de routes dans le Chari-Baguirmi. La construction de la route N’Djaména-Dourbali est aux arrêts depuis 5 ans. Ils ont demandé à l’Undr de peser de sa présence actuellement au gouvernement pour que la construction de la route entamée s’achève.
A leur suite, la présidente de l’Ufr (Union des femmes pour le renouveau) Moguena Djénom Micheline appelle les femmes à arracher leurs droits en envoyant et en maintenant les filles plus longuement à l’école. Pour elle, les femmes de Dourbali doivent se positionner pour être maires, ministres, déléguées, etc. Et surtout, à avoir plus que les 30% de quota accordés aux femmes dans les postes nominatifs et électifs. Elle chute en regrettant les pertes en vies humaines “sauvages” survenues depuis le 20 avril 2021.
Après cette intervention, quelques militants d’autres partis politiques, frustrés pour n’avoir pas eu à bénéficier du moindre décret de nomination, ont rallié l’Undr.
Puis arrive l’heure du discours du président de l’Undr, Saleh Kebzabo. Au centre de son allocution, le processus de transition déjà enclenché au Tchad depuis le 20 avril 2021 et le dialogue national inclusif en cours. Il a commencé par justifier l’entrée de son parti au gouvernement de transition. “Nous avons décidé de soutenir la transition pour qu’elle soit bonne, afin qu’on aille au dialogue, parce que le Tchad n’a pas une autre solution que le dialogue. Nous ne soutenons pas la transition pour donner carte blanche au gouvernement et au Conseil militaire de transition (Cmt). Nous sommes un soutien critique. Nous voulons une transition apaisée pour que les élections ne soient plus tripatouillées comme il y a 30 ans. Que les résultats soient acceptés de tous”, justifie Saleh Kebzabo. Il a surtout fait une promesse sur le caractère inclusif du dialogue en vue. “Il faut un dialogue inclusif qui ne rejette personne. Ça ne se passera plus comme avant. Tous les Tchadiens iront au dialogue. Je prends l’engagement. Si un tchadien est rejeté, nous n’irons pas au dialogue. Mais il faut y aller avec de bonnes idées et non avec des slogans”, oriente le président du parti de l’espoir.
Aux militants de Dourbali particulièrement, Kebzabo ne fait aucune promesse. “Le moment de venir vous dire que nous ferons telle ou telle autre chose viendra et nous reviendrons vous le dire”, promet-il. Le couteau est ainsi aiguisé en vue des futures consultations électorales.
Lanka Daba Armel