Cémac : constat d’une dégringolade économique

Les activités de la première session ordinaire de l’année 2021 du parlement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sont lancées le 1er février, par visioconférence. Parmi les points inscrits,  l’adoption en procédure simplifiée, le 6 février, du projet de budget pour l’exercice 2021.

Cette session, souligne le président de l’institution, Hilarion Etong, se tient dans un environnement économique et sanitaire particulièrement marqué  par la circulation active, depuis bientôt un an, de la Covid-19 dans le monde entier en général, et dans notre sous-région en particulier.

  “En clôturant les travaux de la dernière session, je formulais le voeu de voir cette pandémie de la Covid-19, éradiquée au plus vite et de nous retrouver tous à Malabo en présentiel. Ce ne sera malheureusement pas le cas. Le contexte ne s’y prête toujours pas, la pandémie continuant d’impacter négativement sur la mobilité des personnes physiques et de plomber les activités. Elle reste toujours perçue comme un risque sanitaire important”, a-t-il regretté.

Néanmoins, le président du parlement de la Cémac s’est félicité des mesures adoptées par les pays membres pour faire face à la pandémie de Covid-19. Le Camerounais Hilarion Etong souligne que, grâce aux plans nationaux et à la stratégie régionale de riposte contre cette maladie, la sous-région Afrique centrale s’en sort mieux que d’autres.

Il déclare avoir suivi avec beaucoup d’intérêt l’actualité politique dans la communauté, marquée en 2021 par des élections dans presque tous les Etats membres.

Après la République centrafricaine, il y a un mois,  le Gabon d’Ali Bongo organise des élections sénatoriales du 30 janvier 2021 au  13 février 2021. Entre-temps, au Congo de Dénis Sassou N’Guesso, l’élection présidentielle est annoncée pour le 21 mars 2021. Il sera suivi  par le Tchad du Maréchal Idriss Déby Itno où l’on vit en ce moment au rythme des congrès d’investitures des candidats à l’élection présidentielle du 11 avril prochain.

Incertitude économique

Entre gestion des élections et celle des stratégies de riposte contre la pandémie de Covid-19, les députés de la Communauté, après l’ouverture de ladite session ont examiné et adopté le 6 février, en procédure simplifiée, le budget de la Communauté pour l’exercice 2021.

En zone Cémac, selon le document du budget, la situation n’est pas plus enviable et l’incertitude économique prévaudra probablement pendant une période prolongée. La sous-région connaîtrait la même dégringolade économique et les prévisions économiques seront sérieusement revues à la baisse. En plus, en dépit de vastes programmes de soutien budgétaire et monétaire mis en œuvre dans les Etats membres, le revenu par habitant devrait également diminuer plongeant ainsi une grande partie des populations de cette communauté dans une extrême pauvreté.

C’est dans ce contexte de double crise sanitaire et économique qu’intervient l’élaboration du budget de la communauté pour l’année 2021. Sa conception intègre certaines mesures essentielles que sont, entre autres, l’urgence d’une promotion de la convergence économique et une coordination à l’échelle régionale des réformes économiques, la diversification des économies des pays de la Cémac, la préservation des acquis de la libre circulation des biens et des personnes, l’amélioration du recouvrement de la taxe communautaire d’intégration (Tci) et la mobilisation plus efficace des financements extérieurs. Prenant en compte tous ces facteurs, les prévisions budgétaires ont été arrêtées en ressources et en emplois à la somme de 89 224 324 973 francs CFA. Elles restent stables par rapport à l’année 2020 dont le montant avait été arrêté à la somme de 88 230 068 283 francs CFA. En matière des ressources, les prévisions de financement par la Tci sont estimées à 62 855 000 000 francs CFA dont  27 854 000 000 francs CFA au titre des arriérés. En 2021, les Etats membres doivent verser la Tci à hauteur de  35 001 000 000 francs CFA en dépit de son potentiel évalué à 88,8 milliards de Francs CFA sur la base du volume attendu des importations dans la zone Cémac. “Ce niveau des ressources ne pourra être atteint qu’à la faveur d’un recouvrement efficace de la Tci  auprès des Etats membres dont l’attitude dans la rétention de cette taxe s’affirme d’année en année”, souligne la commission finances et budget du parlement communautaire.

Alladoum leh- Ngarhoulem G.