Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet d’appui à l’entrepreneuriat féminin et en collaboration avec le ministère en charge du Commerce, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a organisé un atelier de restitution des études et analyses de l’entrepreneuriat féminin au Tchad le 16 décembre 2022 à N’Djaména.
L’ambition du Pnud à travers cet atelier de promotion de l’autonomisation des femmes et la lutte contre les inégalités de sexe est de poursuivre l’accompagnement des bénéficiaires du projet, en particulier les 25 étudiantes-entrepreneures sur les 143 formées dont les solutions ont été sélectionnées comme les plus innovantes suivant des critères rigoureux. Ces 25 solutions qui permettront de faire le lien entre la recherche, l’entreprenariat et le développement économique dans les domaines stratégiques pour le Pnud et le gouvernement du Tchad à savoir la digitalisation, l’énergie, l’environnement et l’agroalimentaire seront expérimentées à travers les incubateurs partenaires.
“On ne fera pas progresser le développement humain et économique tant que les femmes et les filles ne pourront jouir pleinement de leurs droits dans tous les domaines de la vie. Cependant, de nombreuses femmes au Tchad ne parviennent pas à bénéficier pleinement des trois dimensions clés de l’autonomisation économique que sont l’accès aux opportunités économiques, l’adéquation des statuts légaux et des droits des femmes, leur participation et inclusion dans les processus décisionnels économiques”, explique la représentante résidente adjointe du Pnud, Binta Sanneh. Pour elle, ce projet d’appui à l’entreprenariat féminin, financé par des fonds catalyseurs sur l’année 2022, s’est voulu un tremplin pour pallier quelques défis clés de l’entreprenariat féminin au Tchad liés au manque de données quantitatives, la faible connexion entre la recherche et la création de solutions entrepreneuriales à caractère innovant, le manque de financement et les faiblesses de capacités techniques. Les résultats de ce projet, selon Binta Sanneh, démontrent à suffisance que sans restreindre les femmes et jeunes dans de petits projets de subsistance ou d’activités dites génératrices de revenus, il est possible de faire confiance à leur potentiel économique et de restructurer leurs activités, à travers leurs accès aux intrants, aux ressources et aux synergies d’actions. “Vous êtes chacun un maillon clé de la chaîne de valeur de l’entreprenariat que vous devrez vous atteler à renforcer à travers vos activités respectives et en développant des synergies d’actions et pour aller plus loin, il faut aller ensemble. Qu’il me soit alors permis de rappeler que l’accompagnement que vous avez à travers ce projet est une semence que le Pnud a mise à votre disposition. Vous pouvez semer pour espérer récolter davantage ou simplement consommer et donc interrompre le lien entre cet accès aux opportunités économiques et le développement de vos entreprises”, conseille-t-elle.
Les réalisations visibles du Pnud à travers ces divers projets étaient orientées à l’endroit de 143 étudiantes entrepreneures ; 15 promotrices d’entreprises ; 2 incubateurs partenaires ; 3 consultants ayant conduit les sessions de formations des entrepreneures et l’étude sur la sensibilité du système financier tchadien au genre et 5 femmes entrepreneures ayant pris part à un voyage d’échanges d’expériences au Nigeria, pour leur sélection sur la base compétitive et leur participation active à ce projet visant l’excellence, l’innovation, la recherche , la valorisation et la promotion de l’entrepreneuriat féminin.
En lançant cet atelier, la ministre du Commerce et de l’industrie, Walendom Robertine estime que face au défi actuel de la mondialisation, il faut agir en faveur de l’égalité de sexe et de l’autonomisation des femmes parce qu’elles doivent participer à l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies qui renforcent la résilience et font progresser l’agenda 2030 pour le développement durable. Pour elle, il serait nécessaire de recourir à des mesures affirmatives pour résorber les écarts d’inégalité persistante et faire évoluer les femmes vers des entreprises, des coopératives afin de renforcer leurs leaderships et leurs pouvoirs économiques. “Avec une population dont plus de 65% a moins de 25 ans, 49, 8% sont des femmes, le Tchad est classé comme l’un des pays les plus pauvres au monde. Mais il dispose de deux richesses inestimables dont le potentiel reste largement inexploité. Il s’agit d’une jeunesse capable d’aborder les problèmes entravant un développement socioéconomique durable de leur pays sous un angle innovant et d’autre part d’une majorité des femmes et de jeunes filles dont l’autonomisation et la protection sociale catalyseraient sans doute l’essor économique du pays”, précise-t-elle. Walendom Robertine a exprimé sa reconnaissance au Pnud qui, à travers ce projet, a eu l’idée d’ouvrir aux jeunes tchadiennes le champ des possibilités entrepreneuriales tout en leurs offrant les clés et moyens nécessaires pour en tirer les meilleurs profits. Cet engagement sans cesse renouvelé au côté de son département, poursuit-elle, démontre à suffisance l’engagement du Pnud dans le combat pour le développement du potentiel économique au Tchad.
Cet atelier de restitution a posé les bases d’un cadre multiple partenaires d’échange et de synergie d’action entre tous les acteurs clés de la chaîne de valeur de l’entreprenariat de manière générale et l’entreprenariat féminin en particulier.
Modeh Boy Trésor