A travers un ouvrage littéraire dans le genre théâtre de 119 pages, Daipah Oualoumi fraîchement bachelière (2020) à 19 ans, descend dans la cour littéraire avec son titre “La chute des présidents mouton”.
L’ouvrage comporte trois actes ; vingt huit scènes et vingt neuf personnages. Daipah installe les scènes dans trois pays africains et un quatrième en Occident, avec les chefs d’Etat africains à la solde de celui du dernier pays cité. Elle informe être inspirée par la lecture des œuvres au programme scolaire qu’elle a parcourues et lues, notamment Les bouts de bois de Dieu de Sembene Ousmane, Batouala de René Marrant, et La République à vendre de l’auteur tchadien Isaac Tedembé.
De la classe de la 4ème où l’idée d’écrire l’a effleurée jusqu’en terminale où elle pond finalement son œuvre (4 ans d’écriture), des idées se sont forgées et ont mûri dans sa tête.
“Ce livre est un tournant dans ma vie”, affirme-t-elle. Car pour elle, la seule manière de continuer à dénoncer le mal de l’Afrique, c’est à travers l’écriture. En pensant à certains présidents africains comme Thomas Sankara et Kadhafi qu’elle considère comme des héros africains, pour avoir tenté de sauver l’Afrique et qui sont morts pour cette cause. Elle tente de conscientiser cette jeunesse africaine, qui s’autodétruit aujourd’hui à travers l’usage des drogues et stupéfiants divers, du tabagisme et de l’alcool. Cette jeunesse doit plutôt être la force motrice de l’Afrique et savoir dire non aux dirigeants qui se comportent comme des moutons. En s’inspirant des “moutons de panurge”, qui se suivent et adoptent les mêmes comportements. Pour elle, quand un chef d’Etat tombe de la façon la plus déshonorante, cela doit servir d’exemple aux autres, or ce n’est pas ce qui se passe, constate-t-elle.
Les scènes mettent en spectacle, des chefs d’Etat avec leurs propres enfants qui refusent de les suivre dans la gestion catastrophique et calamiteuse de la cité, dont ils font preuve, à travers la mauvaise gouvernance. Ils choisissent de se mettre du côté du peuple, et participent au renversement du pouvoir de leur père. Une manière pour elle de dire que si un père n’est pas le bon exemple, il faut éviter de le prendre pour modèle et savoir lui dire non. Un droit qui est aussi reconnu aux enfants.
Le livre sonne la révolte d’une jeunesse lucide, qui est consciente de son avenir hypothéqué, et traduit la rage du quotidien difficile que chacun vit. Edité ce mois de septembre par aux Editions Toumai, il est vendu à 5 000 francs CFA.
Roy Moussa