Les membres du Groupe de concertation des acteurs politiques (Gcap) ont exprimé ce 29 mars, leur ras-le-bol vis-à-vis du gouvernement de transition à cause de sa mauvaise gestion du pays.
Après la mort tragique du feu président Idriss Début Itno le 20 avril 2021, les tchadiens avaient poussé un ouf de soulagement, croyant se libérer d’un système qui les a détruits plus de 30 ans, hélas ! Cet espoir est douché très rapidement et continue de l’être, sans perspectives démocratiques heureuses jusqu’à ce jour, déclarent à l’entame du point de presse, les membres du Gcap. C’est pourquoi, disent-ils, plus d’une dizaine d’opposants des différents partis opposés au pouvoir actuel ont décidé de mettre en place il y a 5 mois, le groupe de concertation des acteurs politiques.
Max Kemkoye, président du parti Union des démocrates pour le développement et le progrès (Udp) a décrit les maux qui minent la gouvernance au Tchad et propose quelques solutions pour ne pas que le pays arrive au chaos. “Le collectif du groupe de concertation des acteurs politiques (Gcap), n’est ni une coalition ni une alliance électorale mais plutôt un groupe hétérogène sur le plan idéologique qui a un objectif commun et constitué d’acteurs luttant pour le respect de la diversité d’opinion, la souveraineté du peuple dans le choix et l’orientation politique libre de sa destinée, de la forme de l’État et de ses dirigeants, dans un processus inclusif, égalitaire et transparent à même de restaurer une République égalitaire, une démocratie viable et l’édification d’un État de droit avec des lois incorruptibles et des institutions fortes”, déclare Max Kemkoye.
Après plusieurs échecs à savoir l’accord de Doha, le fameux dialogue national inclusif et souverain (Dnis), le gouvernement a déjà engagé les micmacs en vue d’organiser les élections à venir, relève-t-il. Et d’ajouter que ledit gouvernement a engagé un processus électoral solitaire, exclusif et irrégulier, dans un climat sociopolitique tendu et contrôlé. C’est pourquoi, “nous, membres du Gcap dénonçons avec amertume la complicité trempée et ouverte des instances sous régionales dont le Céeac (Communauté économique des États de l’Afrique centrale) et l’impuissance notoirement outrancière de l’Union africaine. Appelons les partenaires clés du Tchad à plus de responsabilités faces aux dangers imminents qui guettent le Tchad, aux violations des principes de bonne gouvernance et de la démocratie, notamment la France, les États-Unis d’Amérique, l’Union européenne, les Nations-unies, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (Fmi) etc, qui, malgré les violations massives des droits de l’homme et des libertés, la mauvaise gouvernance politique, économique et financière, l’injustice et les inégalités accrues, la corruption et le détournement massif des deniers publics ostensiblement impunis, continuent à faire la sourde oreille en apportant des soutiens sans faille à cette transition dangereuse pour l’unité nationale, la stabilité et la sécurité sous régionales”. Par voie de conséquence, le Groupe de concertation des acteurs politiques propose un plan dit, plan 29 mars qui se structure en préalable, nécessité de discussion, correctifs à apporter et conditions pour la concorde globale qu’ils tiennent à rendre public. Cependant, poursuivent-ils, si cette énième proposition arrivait à être négligée, ils seraient amenés dans les prochains jours, à ranger de côté les choses ordinaires pour mettre en œuvre la procédure musclée pour obtenir le changement pour lequel, les populations ont déjà commencé à s’impatienter et la preuve, elles ont démontré en octobre dernier au prix de leur vie. “Et personne ne nous accusera d’extrémisme politique”, préviennent les membres du Gcap.
Félicité Nguétolabaye, stagiaire