Doro est de retour et annonce la sortie prochaine d’un album “roots” du côté de l’hexagone. Album qui atterrira dans les bacs au Tchad en juin prochain, lors d’un concert.
Les mélomanes, habitués des concerts se souviendront sans doute, de ce concert unique appelé Baguirmian Jazz, du 21 mai 2021 à l’Institut français du Tchad (Ift), qui s’est inscrit dans les annales de la musique tchadienne. Trois instruments : le saxophone, les cithares baguirmiennes (cinq cordes) du groupe Kalélé, le balafon (xylophone) sara kaba à 12 lames ont pour la première fois cohabité, dans un voyage exploratoire, à l’issue d’une résidence de création (lire Ndjh n° 1885 en page 8, l’article titré Doro et sa passe à trois). C’est ce projet dénommé Baguirmi Jazz, initié par Doro Dimanta et accompagné par l’Institut français du Tchad (Ift), qui va vers son aboutissement avec la production de l’album, qui sera suivie de celle des clips et d’une série de concerts en tournée au Tchad. Doro l’avait promis et est en train de le faire. Un album de neuf titres qui sortira au plus tard en mars prochain.
“Les musiciens de la regrettée cantatrice Maman Eldjima m’ont fait confiance. Là, l’album est déjà masteurisé et à la gravure. Et j’espère venir fêter la sortie de cet album ici même à N’Djaména au mois de juin, annonce l’artiste. Il met à profit son séjour actuel au Tchad pour prendre des contacts, voir ce qu’il y a lieu de faire avec l’Institut français et les autres partenaires éventuels. Aujourd’hui, la musique se diffuse beaucoup plus sous forme dématérialisée, mais Doro voudrait que chacun ait un produit en main, c’est pourquoi, il a choisi d’éditer un CD accompagné d’un livret. Travail qu’il a confié à Viviane C., une artiste qui s’occupe de la conception graphique de l’album. A l’intérieur, l’on retrouvera l’histoire des Baguirmiens, la localisation du Tchad et le portrait des artistes pour mieux faire connaître cette superbe musique du patrimoine musical tchadien. “La musique baguirmienne est une musique de cour des royaumes baguirmiens. Parmi les titres, il y a également un corps à corps musical avec le balafon sara kaba. Donc, le livret en lui-même est un bel objet à côté du CD”, rassure Doro.
Pour Doro qui se dit désargenté, ce n’est pas une grosse production mais quand même un gros budget parce que la production va coûter 10 millions de francs CFA, avec une duplication de 2 000 CD. L’album est prévu se vendre à 20 euros (13 000 francs CFA). La réalisation de l’album s’est faite dans des conditions extrêmement difficiles, reconnaît Doro. Le président Déby venait de mourir, il faisait chaud et c’était le ramadan, et il y avait également une espèce d’insécurité qui planait sur N’Djaména. “C’était donc difficile d’aller au studio enregistrer tous ensemble. Je suis obligé de les enregistrer et aller en France au studio refaire les arrangements. Je suis là pour que nous ayons une séance d’écoute avant la finalisation de l’album”, relate Doro. Rendez-vous est pris pour le mois de juin 2022.
Roy Moussa