La directrice régionale adjointe pour les opérations de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), Ugochi Florence Daniels, a eu un échange avec les médias dans l’après-midi du 5 juillet au siège de l’Oim.
Arrivée au Tchad pour participer à la 4ème édition du forum des gouverneurs du bassin de Lac Tchad, Ugochi Florence Daniels, après son retour d’Adré où elle est allée constater de visu la situation des refugiés soudanais accueillis par le Tchad, a discuté avec la presse sur le rôle qu’elle joue dans l’accompagnement des actions de son organisation au Tchad depuis 2009.
Elle reconnaît que le Tchad est un vaste pays d’origine de transit et de destination des migrants. “Le pays accueille plus d’un million de personnes en déplacement dont des réfugiés, des personnes déplacées internes, principalement dans la province du Lac, et des retournés tchadiens y compris près de 45 000 du Soudan. L’insécurité, la recherche d’opportunités, d’épanouissement socio-économique, les effets du changement climatique et de la dégradation de l’environnement sont à l’origine de divers flux migratoires internes et externes comprenant les déplacements forcés, la migration de travail, la migration estudiantine, l’exode rural, et la transhumance parmi tant d’autres”, situe-t-elle. En réponse à ces formes de migration, l’Oim est aux côtés du gouvernement tchadien avec des interventions dans le Lac depuis 2012 ; la matrice de suivi de déplacements (Dtm) qui est l’un des principaux outils permettant de collecter et d’analyser les données sur le flux migratoire à travers le pays ; le programme de stabilisation communautaire mis en œuvre dans 9 provinces qui comprend la réhabilitation des infrastructures, la formation des jeunes, le renforcement des moyens de subsistance des femmes, la résolution des conflits, etc.
La situation des réfugiés soudanais à l’Est du Tchad
Après avoir constaté la situation à Adré et Toumtouma à l’Est du Tchad, Ugochi Florence Daniels informe avoir vu des personnes exposées à toutes les dangers, sans abris ; des familles dispersées avec des positions inconnues des uns et des autres ; sans ressources ; une gestion de flux difficiles à cause des personnes qui s’ajoutent par milliers chaque jour, des blessés sans possibilité de prise en charge efficace, sans réels moyens de déplacement, tout ceci dans des sites plus ou moins éloignés des centres de santé et hôpitaux. “Cependant, même s’il y a assez de manquements en tout dans les sites, les réfugiés et retournés ont le sourire et disent vivre dans le calme et n’entendent plus de tirs d’arme et sont à l’abri”, témoigne-t-elle en mettant un accent particulier sur la solidarité qu’il y a entre les refugiés dans les différents sites.
La directrice générale adjointe dit avoir été émue de constater que les communautés d’accueil du Tchad qui, elles-mêmes, n’ont pas de ressources vivent et partagent avec leurs frères du Soudan leur espace et leurs maigres ressources.
Collaboration Oim et médias
Pour ce qui concerne la collaboration entre son institution et les médias, Ugochi Florence Daniels, promet d’améliorer la facilité de l’accès à l’information ; améliorer davantage les activités de l’académie des médias et quand les moyens sont disponibles, faciliter le déplacement des journalistes sur le terrain pour des reportages sur la vie des populations affectées au lieu de tout focaliser sur les actions des gouvernements et partenaires. Elle a félicité les médias tchadiens qui font un travail remarquable dans le rapportage des activités migratoires surtout les histoires sur la traite des personnes. “Votre travail porte déjà des fruits car, nous avons constaté qu’il y a une prise de conscience à tous les niveaux, surtout du côté des autorités administratives. Tous les gouverneurs connaissent aujourd’hui l’importance d’une migration sûre et ordonnée et comprennent également ce que c’est que la traite des personnes”, encourage la cheffe de mission de l’Oim au Tchad, Anne Kathrin Schaeffer.
La directrice général adjointe exhorte les médias nationaux et internationaux à maximiser les messages appelant la communauté internationale au secours du Tchad qui ne peut seul faire face aux retombées de la crise soudanaise.
Minnamou Djobsou Ezéchiel