Fédération tchadienne d’athlétisme: Levée de bouclier contre le ministre en charge des sports

Par un point de presse fait le 30 mai 2020, la fédération tchadienne d’athlétisme conteste les propos du ministre en charge de la jeunesse et des sports, tenus lors de son interpellation par les députés à l’Assemblée nationale, le 27 mai  dernier.

Le secrétaire général, Ouya Bourma Malato, informe les médias et l’opinion que “certains propos” du ministre Mahamat Nassour Abdoulaye, en ce qui concerne le différend qui l’oppose à la fédération ne sont pas fidèles et sortent de leur vrai contexte. A l’exemple des passages “(…) le retrait définitif de la délégation de pouvoirs à cette Fédération tchadienne d’athlétisme ne dissout pas la fédération, mais lui enlève, de facto, toute possibilité de participer aux différentes rencontres (séminaires, stages, compétitions, réunions, assemblées générales, etc.) internationales au nom ou pour le compte du Tchad. De même cette fédération ne peut organiser toute compétition ou manifestation à l’échelon nationale (…) les gens se sont réunis dans un hôtel de la place pour organiser leur Assemblée générale sans en informer le ministère(… )”. Le Sg  rappelle qu’en date du 21 avril 2020, le bureau à organisé une conférence de presse dans une démarche pédagogique avec preuves à l’appui, pour prendre à témoin l’opinion et recadrer le ministre. Ce rappel est relatif à la correspondance N° 03 du 20 janvier 2020 que la fédération, conformément à l’article 12 de son règlement intérieur, qui saisi le ministère à l’effet de désigner un représentant pour prendre part à l’Ag du 25 janvier 2020.  En date du 22 janvier, le ministre répond à la fédération par une correspondance N° 009/PR/MPJSE/DSHN/2020 en ces termes : “ j’ai le regret de vous informer que aucun technicien du département des sports de quel niveau que ce soit n’est autorisé à participer à une activité organisée par votre fédération… , au motif que cette Ag. élective n’est pas organisée sous la supervision du Comité olympique et sportif tchadien (Cost).

En clair, le ministre veut s’octroyer le droit qu’aucun texte en vigueur de la République du Tchad ne lui donne. Celui de s’arroger toutes les prérogatives dans le domaine de l’athlétisme et de substituer à la fédération actuelle, la direction de sport de haut niveau et le Comité National Olympique, pour préparer un plan de travail et de restructuration des ligues provinciales. Pris comme tel, c’est ignorer les textes réglementaires existants, qui régissent les associations et particulièrement les associations sportives au Tchad. La fédération est une union des associations reconnues et régie par des ordonnances règlementant les associations de 1962, son décret d’application et bien d’autres textes en vigueur.

Plus de 75% des associations sportives ont des soucis avec le ministère

La fédération Tchadienne d’athlétisme s’interroge s’il y a vraiment péril en la demeure, au moment où toutes les compétitions sportives nationales et internationales à travers le monde, sont suspendues, voire reportées ou annulées, pour cause de coronavirus jusqu’en 2021. C’est vraiment inopportun. La fédération rappelle au ministre que le ministère et elle sont dans un rapport de partenariat et non de soumission et attire son attention sur le fait que le Cost et la direction des sports de haut niveau ne soient pas habiletés à organiser des activités qui ne relèvent pas de leur compétence. Si jamais ces deux entités s’engagent sur cette voie comme le ministre semble le confirmer, elle se réserve le droit de porter cette affaire devant les juridictions compétentes, voire au tribunal arbitral du sport.

Il est plutôt souhaitable pour le ministère, de rechercher des voies et moyens afin de résoudre les multiples conflits de gouvernance qui couvent çà et là, au sein du mouvement sportif tchadien. Plus de 75% des associations sportives souffrent en silence de cet empiètement. La fédération dit rester ouverte dans le cadre du respect et du fair-play qui l’anime depuis le début de cette affaire, à dialoguer comme elle l’a toujours fait pour sortir l’athlétisme de l’ornière.

Roy Moussa