L’association de lutte contre la drépanocytose, “Elan de l’espoir”, a bouclé le 23 juillet 2021, la série de sessions de formation à la connaissance de la drépanocytose, par les pairs éducateurs, au siège de l’Association tchadienne pour le bien-être familial (Astbef).
Une vingtaine d’élèves et étudiants des deux sexes a pris part à la formation. Une semaine plus tôt, le 17 juillet 2021, c’est une quinzaine d’enseignants et enseignantes de différents établissements scolaires de la capitale, qui ont été moulés à la connaissance de la drépanocytose, maladie appelée la grande oubliée.
L’objectif a été d’analyser et mettre en évidence les dimensions de l’apprentissage, qui peuvent être affectées par la drépanocytose, ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des enfants et une meilleure insertion socioprofessionnelle à l’âge adulte. Spécifiquement, il a été question de dispenser un enseignement nécessaire à la compréhension de la drépanocytaire, son mode de transmission, son histoire naturelle et ses aspects socio-anthropologiques ; former à la reconnaissance et à la prise en charge des complications de la drépanocytose ; et donner un enseignement pour communiquer efficacement sur la drépanocytose.
Identifier les répercussions sur l’apprentissage et l’acquisition des compétences
Mais il n’existe pas de solution au Tchad pour prévenir et prendre en charge les difficultés et les retards d’apprentissage des enfants atteints de drépanocytose. C’est pourquoi, les enseignants doivent être formés pour connaître la drépanocytose, parce qu’elle nécessite un suivi médical régulier de l’enfant et la mise en place de certaines précautions éventuelles à prendre contre la maladie. Ces mesures préventives font partie du quotidien des enfants drépanocytaires, à la maison comme à l’école. Les enseignants devront donc en être informés. Ce qui permettra de suivre, dans la mesure du possible, le programme scolaire de l’enfant. Un travail de soutien peut aussi être proposé par rapport à des difficultés de l’élève par ses professeurs. L’on constate que la prise en charge actuelle se focalise sur la prévention des crises vaso-occlusives, la détection des anomalies vasculaires touchant les gros vaisseaux cérébraux, etc. Mais elle ne détecte pas systématiquement des anomalies plus subtiles, pouvant avoir des répercussions sur l’apprentissage et l’acquisition des compétences. Les difficultés de concentration, les troubles de la mémoire sont des conséquences de la drépanocytose encore peu connues ; les enseignants et l’équipe pédagogiques les attribuent souvent à une mauvaise volonté de l’enfant.
Dr Souam Silé Guélé, spécialiste de la maladie, a entretenu les participants sur l’état des lieux de la drépanocytose au Tchad : le dépistage, la synthèse et les perspectives. Enseignante à la Faculté des sciences humaines et médecin, elle a réussi à introduire le volet drépanocytose dans le module de la néo natalogie qu’elle dispense aux étudiants en médecine.
Les participants témoignent
A l’issue de l’atelier, quelques enseignants se sont prononcés sur cet enseignement. Mme Bongoro, enseignante au Lycée féminin qui se dit satisfaite de cette formation, estime qu’elle connaît mieux la drépanocytose, une maladie du sang. Son mode de transmission, elle l’ignorait, poursuit-elle. “Grâce à cet atelier, nous savons qu’il y a des parents porteurs qui ne font pas la maladie, mais peuvent la transmettre aux enfants”, ajoute-t-elle. “C’est une bonne information pour nous. On nous a aussi informés que le mariage consanguin facilite beaucoup plus la maladie. Il nous revient de sensibiliser les jeunes à se dépister avant le mariage pour éviter de contracter cette maladie”.
Pour Amana, professeur de géographie au Lycée d’Amtoukoui, “beaucoup ont apprécié le thème très pertinent et qui nous a beaucoup donné d’informations sur cette maladie. Maintenant que nous avons eu des informations nécessaires, il nous appartient d’informer les élèves et leur expliquer le danger que représente cette maladie qui n’a pas de traitement. Prévenir vaut mieux que guérir dit un adage. La sensibilisation nous permettra de réduire le risque de la maladie”.
Cette formation intervient dans le cadre de la phase 2 du projet Santé sexuelle et reproductive des filles et des femmes drépanocytaires, organisée par Elan de l’espoir, en collaboration avec l’Astbef, avec l’appui financier du Fonds des nations unies pour la population (Unfpa).
Roy Moussa
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