L’organisation non gouvernementale humanitaire de santé “Alerte Santé”, forme 18 professionnels (dont 12 femmes) de la santé de trois districts (Pala, Moundou et Guelendeng), au sein de l’Unité nationale thérapeutique (Unt), Ecole de l’hôpital de l’Amitié Tchad Chine.
Lancée le 14 septembre, la formation durera 20 jours et s’inscrit dans le cadre de la première session de la 2ème phase du projet Unt Ecole. Initialement prévue pour démarrer en avril dernier, la formation a été retardée par la pandémie de la Covid-19. Pour le Dr Masra Ngaradoum, coordonnateur du projet Alerte Santé N’Djaména, c’est un honneur d’accompagner le ministère de la Santé publique dans cette lutte depuis 2013, parce qu’Alerte Santé fait de son cheval de bataille, le dépistage de la malnutrition et sa prise en charge. Il informe qu’au niveau de N’Djaména, Alerte Santé intervient et développe un programme médico-nutritionnel, avec des partenaires bien performants dans le domaine, notamment le ministère de la Santé publique à travers la direction nutritionnelle et des technologies alimentaires (Dnta).
La problématique du dépistage et de la prise en charge de la malnutrition est née d’un constat, selon le médecin Masra. Dans les écoles, universités et même à la faculté de médecine, les modules de formation sur la prise en charge de la malnutrition ne permettaient pas vraiment aux apprenants de sortir nantis des connaissances assez solides, pour faire la prise en charge directement sur le terrain, explique-t-il en connaissance de cause, pour être est passé dans une faculté de médecine «les connaissances que j’avais apprise ne m’avaient pas permis de commencer directement à faire la prise en charge de qualité en tant que tel. En embrassant le domaine de la prise en charge médico-nutritionnelle comme interne, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de choses à apprendre. En 2017 quand l’Unt Ecole est mis en place, c’était dans un contexte spécial puisqu’on avait constaté qu’il y avait une faiblesse des professionnels de la prise en charge, et aussi des difficultés au niveau des structures sanitaires des prises en charge des enfants qui arrivaient. Certains étaient malnutris tandis que pour d’autres, on ne savait pas exactement si c’était le cas. Il n’y avait pas un dépistage systématique des enfants de 6 à 59 mois. Beaucoup de malnutris pouvaient passer inaperçus et surtout beaucoup pouvaient avoir des traitements inappropriés ou inadéquats, donc fatal pour leur santé. Il y en a qui étaient perfusés au même titre que les enfants pédiatriques normaux et qui décèdent. Dans ce contexte, il y avait nécessité de former le personnel. Mais si on se base sur la formation théorique, il y aura toujours des manquements. Il faut donner l’occasion aux apprenants de faire la théorie et de l’allier à la pratique”.
Le représentant du ministère de la Santé publique à travers la Dnta oriente la formation en termes de modules. “Tous les modules à voir relèvent du protocole national, qui l’a scindé en partie prévention (Ins), plan de masse, unité nutritionnelle ambulatoire et unité nutritionnelle en milieu hospitalier, mais lié au contexte de la Covid-19. Il y aura 5 et 15 jours, respectivement d’échanges intenses et de pratique de terrain afin de bien exécuter le protocole national. La particularité de cette formation, ce sont les modules liés au contexte de la Covid-19 et Ange-alimentation-hygiène-enfant”.
Pour rappel, Alerte Santé en partenariat avec le ministère de la Santé publique à travers la Dnta, ont mis en place cette Unt Ecole, le 1er mars 2017, sur financement de l’Agence française de développement (Afd). En trois ans, 349 professionnels de santé dont 144 issus des structures sanitaires de N’Djaména, et le reste reparti dans l’intérieur du pays, ont été formés sur la prise en charge de la malnutrition. Plusieurs visites de supervision conjointe post formation, dans les délégations sanitaires des structures de provenance ont été effectuées. Ce qui a permis au bailleur lors de l’atelier de capitalisation des acquis, de se rendre compte du côté positif et bénéfique de la formation dans la lutte contre la malnutrition, qui est un problème de santé publique au Tchad et dans les pays du Sahel.
Roy Moussa