N’Djamena, la capitale tchadienne, accueille le lundi, 15 févriers 2021, un sommet conjoint des chefs d’Etat des 5 pays de l’espace sahélien (G5) et de la France.
Les ministres et experts des pays membres se sont retrouvés bien avant, les 10, 11 et 13 février, pour s’accorder sur l’ordre des priorités inscrites dans l’agenda de ce sommet et d’harmoniser le bilan de l’exercice 2020.
Aussi, ce sommet qui se tient un an après celui de Pau en France et sept mois après celle de Nouakchott, en Mauritanie, sera l’occasion, d’une part, pour faire le bilan des engagements réciproques souscrits par la France et ses alliés de lutte antiterroriste, et, d’autre part, de réfléchir sur la conduite à tenir face à la situation sécuritaire de plus en plus dégradante. Bien avant ces assises, Paris a enchaîné une série de rencontres bilatérales avec les différents dirigeants du Sahel. Bah N’Daw, le chef de la transition malienne, le mauritanien Mohamed Ould el-Ghazouani, président en exercice du G5 Sahel, le nigérien Mahamadou Issoufou, puis le Tchadien Idriss Déby Itno, tous, sont reçus à tour de rôle à l’Élysée par Emmanuel Macron sur un ordre du jour peu précis: préparer le sommet de N’Djamena.
Mais l’on sait d’avance que parmi les engagements multilatéraux de lutte antiterroriste souscrits, qu’il faut réévaluer à N’Djamena, figure, entre autres, le retour de l’Etat et des administrations dans les zones fragiles, la mobilisation des ressources pour le développement de l’espace G5 Sahel, etc.
Cependant, malgré les difficultés que rencontrent les armées nationales et le dispositif Barkhane, Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel se félicitent régulièrement au nom “des succès remportés”.
Mais pour certains observateurs, le sommet de N’Djaména doit être un moment politique de vérité sur l’intervention française dans le Sahel, car il existe toujours des zones d’ombres à éclaircir.
Malheureusement la situation n’est pas perçue de la même manière du côté de Paris, où l’on réaffirme sans cesse la détermination de la France dans son combat contre le terrorisme.
Alors, finalement, que faut- il en attendre du sommet N’Djamena?
Même si la question sur une possible réduction des effectifs militaires français au Sahel fait débats en ce moment, il ne faut surtout pas s’attendre à une annonce dans ce sens. Il y a une semaine, le président Français a déclaré dans la presse anglo-saxon que, “si deux mois après le sommet de N’Djaména, la situation ne s’améliore pas, il se verra dans l’obligation de réduire l’effectif de Barkhane”. Pour lui, la solution à la crise ne peut être envisagée exclusivement sous l’angle militaire, mais, aussi, politique, ethnique et surtout liée à une question de développement.
Le sommet de N’Djamena, à défaut d’éclairer les esprits sur la question des présences militaires françaises dans le Sahel, va se contenter de faire le bilan des différentes opérations de l’année 2020. Ce sommet verra aussi la passation de la présidence tournante de l’alliance sous régionale aux autorités tchadiennes.
Alladoum leh-Ngarhoulem G.