Décédé le 30 septembre dernier après une longue maladie qui l’a cloué sur le lit d’hospitalisation de l’Hôpital de la renaissance, le Général de Division et ancien chef d’Etat-major premier adjoint de l’Armée nationale tchadienne, Nguinambaye Michel Bardé réside désormais à sa dernière demeure, le 7 octobre, au cimetière de Toukra.
La cérémonie officielle des hommages militaires a été organisée devant l’Eglise évangélique n°12 au quartier Moursal, au lieu de la Place de nation où, d’ordinaire, un officier supérieur de son rang devait recevoir ses adieux. Cérémonie sobre, elle s’est déroulée en présence de la communauté chrétienne où ses sœurs et frères en Christ l’attendent en pleurs et en louanges dans le temple. Ils sont des centaines, parents, amis et connaissances du défunt confondus qui ont pris d’assaut cette église pour rendre leurs derniers hommages à celui qui l’a intégrée et s’est converti à l’Eglise évangélique n°1 de Moundou en 1970. Sa famille en Christ lui a réservé un hommage à la dimension de son engagement avec le Seigneur. La foule qui s’est mobilisée en bravant la chaleur de ce jour témoignage de cet engagement à la chose spirituelle.
Mais dans sa vie professionnelle, ses frères et collaborateurs d’armes lui ont aussi reconnu le mérite du soldat qu’il a été. C’est en 1978, après sa formation au Centre d’instruction de Loumia, que feu Nguinambaye Bardé Michel s’était engagé dans l’armée. Dans son parcours, il a occupé plusieurs postes de responsabilité : “Commandant de région militaire adjoint à Am-Timan en 1998, à Bongor de 2006 à 2011; Commandant de la Garde nationale et nomade du Tchad 2ème adjoint de 2011-2014 ; Commandant de zone de défense n°9 à Moundou en 2014 ; puis celui du n°4 de Moussoro en 2015 ; Commandant de secteur à Bagasola ; Commandant adjoint des Forces armées tchadiennes en intervention au Niger et au Nigeria en 2016 ; Chef d’Etat-major de l’Armée de terre adjoint, la même anné ; Chef d’Etat-major des Armées 2ème adjoint de 2016 à 2019”. L’homme a gravi les échelons de la hiérarchie militaire du grade de Lieutenant-colonel, Colonel en 2006, Général de brigade en février 2015, Général de Division en mars 2019. Des mérites et des distinctions honorifiques lui sont reconnus. C’est ainsi qu’il sera élevé au grade de chevalier de l’ordre national du Tchad, croix de mérite militaire à l’ordre de la nation avec palme d’or à deux reprises ; croix de mérite militaire à l’ordre de l’Armée avec étoile d’or, trois fois de suite.
Selon les témoignages prononcés à son oraison funèbre, le Général de Division Nguinambaye Bardé Michel qui a rempli avec abnégation et dignité les missions qui lui sont confiées, a gagné l’estime de ses frères d’armes partout où il a servi.
Mais le public est resté sur sa soif au sujet de certains faits d’arme du feu général Nguinambaye qui sont occultés dans les témoignages. “D’abord, quelqu’un qui a rendu autant de loyaux services à l’Etat et au Maréchal du Tchad lui-même doit mériter plus d’égard que ce qu’on voit là. Ensuite, il n’a pas bénéficié d’une évacuation sanitaire comme les autres. Et on a occulté de relever qu’il a été aux côtés de son grand-frère Laoukein Bardé, assassiné au maquis, avant de regagner la légalité. De ceux-là, le Maréchal du Tchad ne peut compter que tout au plus deux surivants”, explose un parent qui connaît le parcours de l’homme.
Né le 15 juillet 1958 à Mbikou dans le Logone oriental, feu Général de Division Nguinambaye Bardé Michel repose désormais au cimetière de Toukra à l’âge de 62 ans, laissant après lui 23 enfants dont 6 garçons et 17 filles avec 15 petits-fils et un arrière-petit-fils. Ces derniers dans leur témoignage ont plaidé auprès du Président de la République afin de les aider à réussir dans la vie, car aucun d’eux n’est encore dans la vie active pour s’occuper des autres.
NDF
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