Par un point de presse tenu au sein de la radio Arc-en-ciel, l’Union des cadres chrétiens du Tchad (Ucct), par la voix de son président Ngaradoum Alla-Ndigue, s’interroge sur le silence des autorités publiques, face à la dérive de l’intolérance religieuse.
“L’ensemble des chrétiens catholiques en général et ceux de l’Ucct dans toutes les provinces du Tchad, nombreux et actifs dans les institutions publiques et privées au Tchad, sont profondément choqués par la profanation par les militaires de la paroisse Bienheureux Isidore Bakanja de Walia Goré et l’agression physique de son Curé, l’Abbé Simon Pierre Madou le 3 novembre 2021”, relève Ngaradoum Alla-Ndigue. Pour lui, si l’effort du gouvernement de transition à travers de petits gestes pour chercher à instaurer un climat de paix et de sécurité dans notre pays et organiser le dialogue national inclusif est encourageant, et si le Tchad apparaissait aux yeux du monde comme un pays uni et fort, c’est aussi grâce au travail sans relâche que fait la plateforme interconfessionnelle qui réunit les chrétiens catholiques, protestants et musulmans. Cette plateforme, dont ils soutiennent ses efforts et actions au passage, a permis de résoudre beaucoup de divergences dans la société tchadienne et promouvoir la paix et la cohésion sociale entre les peuples. Ngaradoum Alla-Ndigue s’insurge contre les actes de profanation des lieux de culte, plus particulièrement la paroisse Bienheureux Isidore Bakanja de Walia Goré et l’agression physique de son Curé, qui viennent fragiliser la plateforme avec ses efforts collatéraux, et contredisent le principe de la laïcité qui constitue l’un des fondements de la République pour l’unité et le vivre-ensemble.
En relevant ce qu’a subi l’église catholique de l’attitude des forces de défense et de sécurité, en s’interrogeant sur la nature réelle de leurs missions et leurs intentions cachées qui sèment le doute dans l’esprit des chrétiens catholique, l’Ucct condamne fermement ces provocations récurrentes et intentionnelles qui mettent à mal la cohésion nationale et le principe de la laïcité, qui est la meilleure garantie de la diversité confessionnelle dans notre pays. Sur le silence des hautes autorités étatiques face à cette dérive de l’intolérance religieuse, et par crainte de voir le Tchad basculer dans des situations de recul, l’Ucct exige l’arrestation et la condamnation de tous ceux qui s’inscrivent dans la logique de la violence. “L’Union des cadres chrétiens du Tchad réitère sa demande au président du Conseil militaire de transition de garantir la sécurité des hommes de Dieu et des lieux de culte”.