Suite à la sortie du Président du conseil militaire de transition (Pcmt) selon laquelle rien au plan juridique ne l’obligeait à organiser le Dialogue national inclusif et souverain (Dnis), le président du parti Les Transformateurs a réagi le 4 août 2022, pour clarifier la position de son parti.
“Nous sommes prêts et nous souhaitons aller à un Dialogue national inclusif et souverain (Dnis) qui a une base juridique consensuelle qui va consacrer sa souveraineté ; nous sommes prêts avec des propositions écrites et voulons aller dialoguer avec des gens qui ne seront pas juridiquement, juge et partie ; nous sommes prêts et nous voulons dialoguer avec des gens qui, juridiquement, sont contraints à appliquer les résolutions du dialogue parce que ce dialogue aura en amont une base juridique claire et consensuelle”. Telle est la position du parti les Transformateurs annoncée par son président Succès Masra. A travers cette position, un délai dit de dernière chance de 15 jours est accordé au Conseil militaire de transition (Cmt), afin qu’il établisse un cadre juridique et politique de confiance pouvant permettre au parti Les Transformateurs de prendre part à cette grande messe dite nationale et souveraine. Au cas contraire, relève Succès Masra, après les 15 jours, il faut se préparer au pire des scénarios. “Ne préparons pas le pire mais, préparons-nous au pire parce qu’il n’y a rien de pire quand le pire arrive sans que vous ne soyez préparés au pire”, observe le président des Transformateurs. Il ajoute qu’à partir du 20 août, date prévue pour la tenue du Dialogue national inclusif et souverain (Dnis), jusqu’au 20 octobre 2022 date marquant la fin de la transition et au-delà, si les aspirations du peuple ne sont pas prises en compte, une grande action citoyenne de désobéissance civile annoncera un nouveau tapis rouge pour le Tchad. Selon lui, au cas où le dialogue sans base juridique consensuelle devrait qu’à même s’organiser, le peuple est en droit de promulguer son propre cadre juridique consensuel, sa charte, son gouvernement avec son armée qui aura choisi son camp. C’est pourquoi, dit-il, chacun doit choisir son camp, entre ceux qui veulent un système de confiscation armée au service de quelques-uns d’un côté et ceux qui veulent un système de justice au service de tous jusqu’à ce que ces deux camps s’asseyent à la table de l’égalité et du respect pour s’entendre sinon, il y aura le début de plusieurs Tchad à diriger avec plusieurs gouvernements, armées, etc. “Personne parmi ceux qui sont à la tête du pays actuellement ne sont votés par le peuple”, tranche-t-il.
“Ce combat que nous menons debout, rien ne peut l’acheter, même si tout le monde à un prix. Pour certains, c’est trois millions de francs CFA, mais le prix des Transformateurs c’est la dignité du peuple. Cette fois-ci, c’est la dernière chance parce qu’ils n’accepteront pas d’être esclaves dans leurs propres pays”, prévient-il en insistant que c’est une promesse ferme et que personne ne vienne leur faire la leçon de patriotisme. Pour Succès Masra, si la devise est à réécrire, il commencera par la justice, l’unité, le travail et le progrès, car, poursuit-il, s’il n’y a pas de justice dans un pays, s’il n’y a pas d’égalité sociale, le peuple n’est pas condamné à vivre ensemble.
Succès Masra interpelle les autorités de la transition et leur fait savoir que toutes les options sont proposées. Alors, si leur camp ne veut plus entendre raison, le combat pour la dignité sera enclenché pour la dignité collective et rien ne les empêchera en tant que peuple de conquérir cette dignité collective d’un Tchad arc-en-ciel basé sur le roc de la justice, de l’égalité et non le Tchad de la boundoucratie de ceux qui ont quelques armes et dominent l’écrasante majorité.
A l’entame de la conférence de presse, le président du parti Les Transformateurs a présenté le bilan des 15 généraux arrivés à la tête de ce pays par un coup d’état voilé.
Pour lui, le bilan du Cmt est médiocre. “Malgré les propositions faites par le parti Les Transformateurs pour la bonne marche de la transition, le Cmt est muré dans un silence radio. Tout cela laisse croire que ces gens ne sont pas là pour organiser le Dnis pouvant aboutir aux élections et partir comme ils l’ont dit au début de leur prise du pouvoir mais veulent continuer à gouverner ce pays en le conduisant vers le chaos”, conclut-il.
Modeh Boy Trésor