Il est de l’avis de tous que les mesures barrières édictées par le gouvernement en vue de circonscrire et contrecarrer la propagation de la maladie à Coronavirus restent les seules armes efficaces et salutaires face à l’absence d’un traitement approprié. Mais pour que cela réussisse, il faut une sincère adhésion de la population à cette logique.
Malencontreusement, certains opérateurs économiques, pour des raisons d’intérêts personnels et égoïstes, foulent aux pieds ces mesures prises par les autorités pour le bien de tous. Il est nécessaire de rappeler que le transport terrestre reste la seule possibilité offerte aux tchadiens lambdas de se déplacer d’un milieu à un autre, en dépit de sa mauvaise organisation.
Pour illustration, un petit tour à la gare routière de N’Djaména-Abéché, permet de nous désillusionner. Dans presque toutes les agences de voyage d’Abéché, le respect des mesures barrières n’est plus d’actualité. Moins encore, le fameux arrêté n°048 du ministère en charge des transports limitant le nombre des passagers dans le bus. Au départ tout comme à l’arrivée, les bus sont remplis de passagers. Comme des sardines dans une boîte !
Le lavage des mains exigé avant l’embarquement et à la descente du bus, le port du masque, et la distanciation physique ne sont plus en vigueur comme si, la bataille contre ce tueur invisible était déjà gagnée.
Certains responsables des agences de voyage interrogés, affirment que le port de masque dans le bus est exigé, mais que ce sont les passagers qui en font à leur tête.
Loin de jeter le discrédit sur qui que ce soit, le souci majeur est que ces agences de voyage ne se transforment pas en moyens de transport du virus ou des “coronaphiles” au lieu des “coronaphobes”.
Les passagers, pour leur part, s’estiment être les victimes rackettées. Sinon, comment comprendre que, les frais du transport N’Djaména-Abéché qui étaient de 12 500 et 15 000 francs CFA avant l’avènement de la Covid-19 soient élevés de 20 000 à 25 000 francs CFA sans que la limitation du nombre des passagers ne soit respectée? Dans tous les cas, c’est la résignation des passagers qui étonne. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce jeu dangereux se passe au vu et au su des agents de forces de l’ordre et de sécurité. “Lorsqu’une mouche tsé-tsé se pose sur vos testicules, comprenez parfois que la violence peut résoudre certains problèmes”, dit un adage.
BJ.
