La 2e édition du festival “Les saveurs de chez de nous (Festisav)” a été modestement organisé du 27 septembre au 1er octobre, du côté de l’espace culturel Talino Manu. Un évènement marqué par un fort engagement pour la promotion de l’art culinaire local.
“Pour une gastronomie durable”, thème central de la 2e édition du Festisav, une poignée de restauratrices et de jeunes filles ont accepté de se joindre à Mme Lopiamadji Priscille, promotrice du concept “Les saveurs de chez nous” devenu “Festisav”, pour organiser cette 2e édition, qui consacre désormais la promotion gastronomique au Tchad. A l’espace culturel Talino Manu, juste six stands qui ont proposé des mets divers du Tchad au quotidien avec des breuvages locaux pendant cinq jours, pour mettre en évidence l’excellence de l’art culinaire tchadien. Des conférences débats autour de l’art culinaire ont été animées pendant trois jours par des professionnels du domaine du tourisme et de l’hôtellerie. Notamment par Sem Secka, le secrétaire général de Fa fédération tchadienne du tourisme, et par ailleurs Manager de l’association “Ecos Tchad pour l’Unesco”, Jonathan Kono et la promotrice du festival Priscille Lopiamadji, tous deux agents à l’Office national de la promotion du tourisme et de l’artisanat, qui se sont relayés pour échanger avec des restauratrices très intéressées et attentives. Autour des thèmes relatifs à “une alimentation variée et équilibrée”, ainsi que “La conservation de nos aliments : un atout pour une santé garantie”. L’on retient de ces échanges que la conservation des aliments est toujours aussi primordiale pour préserver leurs qualités nutritionnelles, gustatives et assurer leur qualité sanitaire. “D’un point de vue global, la conservation des aliments est un enjeu majeur de santé publique, pour éviter tous types de crises alimentaires. Il est donc primordial de comprendre les différentes méthodes de conservation des aliments, afin de faire des choix éclairés pour notre santé et celle de notre planète”, a conseillé Jonathan Kono. Au Tchad, fait observer Sem Secka “si quelqu’un arrive chez toi et qu’il n’y a pas à manger, cela veut dire que ton épouse n’est pas une bonne femme. Parce que bien manger veut dire être rassasié, après avoir beaucoup mangé le même repas”, a-t-il relevé, outré. Or, relève-t-il, l’équilibre alimentaire ne se construit pas sur un repas, mais au moins sur une semaine. “Quand on mange varié, cela revient moins cher et les repas sont de qualité. Mais il faut aussi manger les aliments en fonction des saisons. Une alimention variée dépend de trois composantes et contribue à la bonne santé”, a renchéri Sem Secka. Parce ce que cela répond à la fois au besoin nutritionnel, à l’appétit et au goût. Des notions que nos restauratrices étaient loin de s’imaginer. Elles ont également bénéficié de formation relative à “Comment rendre nos plats présentables” ainsi que “l’art de la table”. Il est également relevé que l’apprentissage et la transmission de l’art culinaire traditionnel ne se constate pas beaucoup de nos jours chez les jeunes filles.
Mama Sob, lauréate avec le plat Negui’Ou
Il a également été organisé un concours de l’art culinaire, qui a réuni les détentrices de stands. Autour des notions suivantes : l’art de la table, l’accueil personnalisé et la préparation des plats (un plat de résistance, une entrée et un dessert). A l’issue du concours, le jury composé des promoteurs du tourisme, de la restauration, de l’éducation hôtelière, a déclaré Mme Sobdibé Kemaye, connue sous le nom de Mama Sob, lauréate, avec son plat originaire du Mayo-Kebbi, le “Negui’Ou”. Résultat justifié par le président du jury Sem Secka : “Il y a eu un engouement certain pour ce concours. Le thème retenu pour l’édition de ce concours, est l’art culinaire Moundang. Qui dit culture dit tradition et qui dit tradition dit art culinaire. Nous avons découvert le Negui’Ou, nous l’avons goûté et connu son histoire, à quelle occasion on le prépare, etc. Toutes les participantes ont préparé le Negui’Ou, ce qui traduit l’unité autour d’un repas quelle que soit la région. Parce que l’art culinaire est aussi promoteur de la paix, de la durabilité, du vivre-ensemble, etc. Sur les six candidates, Mme Sobdibé Kemaye s’est distinguée, ce qui ne veut pas dire que les autres ont démérité. Puisqu’elles savent également préparer le Negui’Ou désormais”, a conclu Sem.
Festisav, plateforme des talentueux en cuisine
Pour la promotrice Priscille Lopiamadji, le Festisav est une plateforme de rassemblement des talentueux en cuisine, homme ou femme, capables d’apprécier et de valoriser les mets de sa province ou de son pays. C’est une occasion de déguster les saveurs authentiques du terroir. “Le Festisav vise à inciter les individus, hôteliers et détenteurs des restaurants à promouvoir les mets tchadiens, qui sont d’une valeur incontestable mais cachée ; rechercher l’authenticité des cuisines de chaque province du Tchad ; et amener les restaurateurs et hôteliers à proposer un service de qualité en terme d’hygiène et de nutrition”.
Des jeunes artistes également ont accepté de se joindre à l’’évènement, en prestant tous les soirs. Un plateau de musique au féminin a été offert dans les jardins de l’Ift, pour accompagner le festival, et un concours de l’art culinaire a couronné le tout. Voilà le modeste tableau de cette 2e édition, où l’on a senti l’amour pour la cuisine locale monter en puissance, la détermination à œuvrer pour promouvoir l’art culinaire au Tchad, comme vecteur de l’unité et de brassage. Avec l’accompagnement de quelques structures privées et de l’Institut français du Tchad.
Roy Moussa