La transmission du couple mère-enfant du Vih a été au cœur d’un café de presse le 25 août dernier à la Maison des médias du Tchad.
Il a été question de véhiculer la principale information de prévention de l’enfant par des moyens simples, disponibles et accessibles à toutes les femmes désirant accoucher des enfants sains, mêmes si elles vivent avec le Vih. “Comprendre la prévention de la transmission du Vih de la mère à l’enfant et la prise en charge du Vih pédiatrique”, a été le thème de ce café de presse qui a réuni les journalistes des organes public et privé ainsi que des spécialistes de la question. Les échanges ont permis de lever le voile sur des zones d’ombre et d’être éclairés sur la situation du Vih au Tchad en général, le contexte de la prévention de la transmission du Vih de la mère à l’enfant, la prise en charge du Vih pédiatrique, ainsi que de l’appui du partenaire Unicef dans le programme de transmission du couple mère-enfant (Ptme).
Du rôle des médias dans la lutte contre le Vih
“Après 40 ans de lutte contre le Vih/Sida, l’espoir est permis aujourd’hui de la perspective d’éradiquer l’épidémie du Vih d’ici 2023 comme maladie de santé publique. Le gouvernement du Tchad a fait des efforts qui ont montré des résultats positifs”, annonce sous le signe d’espoir Cheik Tidiane, le chef de l’unité Vih/Sida à l’Unicef-Tchad, qui a ensuite axé sa présentation sur la revisitation de quelques connaissances et terminologies à savoir les définitions du Vih/Sida, son mode de transmission, les moyens de prévention, le traitement, le rôle et la contribution des médias dans la lutte contre le Sida. Pour lui, tous les efforts doivent être conjugués pour avoir des mamans et enfants sains. Il alerte qu’au Tchad, 12% des mamans contaminées transmettent le virus à leurs enfants. La mise en place du Programme de transmission mère-enfant (Ptme), l’engagement du Tchad dans la gratuité des soins depuis 2007 et la disponibilité permanente des Arv ont contribué à faire bloquer, voire stopper le Vih/Sida. Mais le Tchad doit tenir un de ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale, qui est celui d’atteindre les trois 95/95/95. Sur la population totale des malades du Sida, il faut atteindre 95% qui connaissent leur statut (dépistage), parmi lesquels 95% sont sous traitement et parmi eux 95% prennent régulièrement leur traitement jusqu’à la non détection du virus dans le corps. Pour cela, il faut impliquer toutes les couches sociales de la communauté et leur rappeler qu’il n’y a aucun traitement pour guérir du sida mais qu’il existe des traitements contre les maladies opportunistes qui peuvent ralentir voire bloquer son évolution.
Prendre son médicament régulièrement
Le directeur national du Ptme, le Professeur Abdelrazak Adoum conseille “6 semaines après l’accouchement, on teste l’enfant pour connaître son statut. Si la maman est contaminée, elle peut allaiter son bébé sans problème, à condition de respecter sa prise de médicament”. A la question relative au couple discordant (un des conjoints est contaminé), il estime qu’un mariage entre eux est possible et rassure que tous les hôpitaux du Tchad disposent des Arv de manière permanente et le suivi des malades se fait régulièrement. Très remonté contre les charlatans, il s’est longuement appesanti sur l’usage abusif et l’absorption des médicaments traditionnels. “Il n’y a jamais eu une démonstration scientifique de ces médicaments. Les radios qui diffusent les spots de ces charlatans font beaucoup du mal aux malades du sida, qui abandonnent leur traitement pour aller vers eux. Puis reviennent dans un état irrécupérable et en meurent. C’est pourquoi, il faut encourager les malades du sida à bien suivre leur traitement aux Arv et surtout respecter cela”. Aujourd’hui, un enfant né malade du sida est automatiquement pris en charge pédiatrique avec du sirop Arv et peut vivre normalement et grandir comme un enfant né sain, ajoute-t-il.
Tout le monde est concerné et doit s’impliquer dans la sensibilisation pour le traitement aux Arv, à observer la fidélité, l’abstinence, ou à l’utiliser de manière correcte des préservatifs.
Roy Moussa