La Société nationale des mines et de la géologie a validé un plan d’action pour les cinq années à venir pouvant lui faciliter la réalisation de ses missions et ambitions. Un plan quinquennal sorti d’un atelier organisé du 25 au 28 novembre à Mara.
Ils se sont retranchés dans la petite forêt de Mara, loin des bruits des moteurs et des événements de la ville, pour réfléchir sur un document-guide 2020-2025. Ils sont une quarantaine de participants venus de tous les secteurs liés à l’exploitation et au développement des ressources minérales. Le ministre du Pétrole et des mines, Oumar Torbo Djarma met la pression sur les participants. Il les prévient que “la Sonamig disposera d’un document sur lequel elle pourra projeter des actions. Ce document servira de boussole pour des réalisations pérennes dans le secteur minier. A cet effet, je vous demanderai d’être assidus et ponctuels afin que votre apport dans les débats puisse apporter un plus au document pour adoption”.
Pour établir ce plan d’action, plusieurs articulations ont fait l’objet d’échanges et de débats dont les plus pertinents sont: la vision de la Sonamig, les mines au service du développement, l’industrialisation du secteur minier, les prospections et l’octroi de permis d’exploitation dans les zones minières, l’état des lieux et les perspectives du comptoir national de l’or et des métaux précieux, etc. Ces thèmes sont débattus pour donner plus de visibilité au secteur minier tchadien, très riche, mais, absent dans la création des richesses pour le développement du pays. Car, longtemps, le secteur minier tchadien est exploité de manière artisanale et informelle, avec de multiples risques environnementaux ainsi que humains.
Au sortir de cette rencontre, cinq points stratégiques dégagés constituent le plan d’action. Il est question d’abord de renforcer les capacités du secteur, ensuite, mener des recherches prospectives pour le développement du secteur, puis faire la promotion d’une industrie minière compétitive pouvant créer des emplois pour un développement durable. Aussi, faire une communication pour une visibilité plus claire du Tchad en tant que lieu propice aux investisseurs miniers tout en impliquant et responsabilisant la population s’impose comme une nécessité. Enfin, le dernier point est de soutenir le secteur minier au développement local et à la protection/restauration de l’environnement biophysique.
Pour le directeur général de la Sonamig, Outman Abderahman Hamdane, ce plan d’action axé sur la recherche, la prospection, l’exploitation et la commercialisation des substances minières le rend confiant dans l’atteinte des résultats attendus par le peuple tchadien. “Nous allons multiplier les rencontres avec les potentiels partenaires dans la perspective de les convaincre à investir massivement dans ce secteur. Pour cela, nous sollicitons l’appui des autorités et l’accompagnement du ministère de tutelle dans toutes nos actions afin de mettre en œuvre ce plan d’action quinquennal élaboré”, dit-il. Pour ce faire, il affirme que les activités de terrain dans le cadre de la recherche, de l’exploitation et l’exploration seront menées dès le début de l’année 2021. “Des projets d’exploitation minière élaborés par nos soins seront mis en œuvre dès que possible afin de créer des emplois et générer des recettes à l’Etat”, souligne le Dg de la Sonamig.
La Sonamig a vu le jour dans l’objectif de relever le secteur minier, qui a longtemps œuvré dans l’informel et n’a pas apporté une valeur ajoutée au produit intérieur brut. Elle a pour principale mission de gérer les parts de l’Etat dans les sociétés d’exploitation des substances ou des carrières sur le territoire national, à travers le suivi des conseils d’administration des sociétés minières où elle sera représentée aux côtés des structures techniques, ouvrir les comptoirs d’achat et de vente de l’or et de métaux précieux, bénéficier des titres miniers pour la recherche et l’exploitation des substances minérales et veiller à la mise en œuvre des projets, exécuter, dans le cadre de son objet, toutes les missions d’intérêts généraux que l’Etat pourra lui confier dans le secteur des mines et de la géologie, réaliser enfin pour le compte de l’Etat toute opération minière, seule ou en association avec des tiers.
Les défis sont énormes. Le secteur minier est relativement peu développé notamment en raison de l’absence des données géologiques exhaustives par un inventaire minier bien établi et de la mise en place de cadastre minier, qui constitue tout de même un important potentiel économique.
Les réserves sont aussi énormes: l’étai et l’uranium dans la région d’Aozou ainsi que les gisements de columbium, de tantale, de tungstène, d’or et de diamant alluvionnaire dans plusieurs régions du pays.
Nadjindo Alex