Le ministre des Postes, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, Idriss Saleh Bachar, a inauguré, le 3 juin 2020, le siège rénové de la Société tchadienne des postes et d’épargne (Stpe).
La rénovation des locaux de la Stpe, selon ses responsables, arrive à point nommé. Elle donne l’opportunité de montrer au public l’amélioration des services postaux avec l’intégration du digital dans ses méthodes de travail. Ces nouvelles installations et équipements permettent désormais à la Stpe de renforcer sa notoriété et son image, deux facteurs essentiels pour reconquérir la confiance de la clientèle. Pour s’inscrire dans la nouvelle dynamique de relance, la cérémonie d’inauguration a été couplée au lancement de deux nouveaux produits et services innovants: le transfert électronique d’argent dénommé “Wari” et le service de courrier d’entreprise “PostExpress”.
Le ministre des Postes a rappelé à l’occasion que le secteur postal joue un rôle important en tant que composante de l’infrastructure permettant d’offrir des services de base aux couches démunies et communautés rurales. C’est pourquoi le potentiel du réseau postal constitue un facteur d’inclusion sociale, numérique et financière des populations. “Nonobstant ce rôle capital, certaines contingences notamment l’avènement de l’Internet ont fait que le secteur postal entre dans un état de ni sommeil ni veille, entravant ainsi son développement et limitant son impact dans la lutte contre la pauvreté”, a-t-il déploré. Saleh Bachar espère que les nouvelles conditions de travail qu’offrent les travaux de rénovation du siège de la Stpe puissent contribuer au changement de son image en tant que service commercial.
La Stpe est née de la séparation des activités postales et des télécommunications en 1998. Créée par la loi n°008 du 17 août 1998, elle bénéficie des prérogatives de l’Etat en matière de monopole postal.
Malgré les difficultés qu’elle éprouve pour assurer convenablement ses missions, elle bénéficie d’un large réseau de bureaux de postes couvrant l’ensemble du territoire.
Restructuration
Depuis la déclaration de la politique sectorielle de développement des Postes et Tics en 1997, suivie un an après de la restructuration de ce secteur, des avancées tant législatives que technologiques ont été opérées. Mais des limites sont apparues au fil du temps. Deux lois adoptées en 1998, portant respectivement sur le service public de la poste et sur les télécommunications, ont permis de dissocier les fonctions de régulation et de réglementation, de celle de l’offre de services marchands.
Ce qui a conduit à la création de nouvelles structures telles que l’Office tchadien de régulation des télécommunications (Otrt), devenu aujourd’hui Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), la Société des télécommunications du Tchad (Sotel Tchad) et la Société tchadienne des postes et de l’épargne (Stpe).
Si le domaine de la communication électronique a connu un développement prodigieux à travers l’offre et la fourniture des services innovants, le secteur postal qui assumait jadis de nobles missions, est resté figé aux starting-blocs, du fait d’un certain nombre de difficultés dont la plus menaçante est l’intrusion du secteur informel. Le secteur postal souffre aussi d’une carence de politique postale adaptée. Le cadre législatif est aussi incohérent vis-à-vis de certaines nécessités de l’heure.
Face à ce constat, il fallait opérer une véritable mue pour ramener le secteur postal à son rôle de service de développement socioéconomique, qui facilite la communication et la distribution des biens et services.
Espérons que la mise en œuvre du programme de relance de la poste, qui vise la modernisation de celle-ci à travers la création d’une banque de données, soit une panacée pour le secteur de la poste au Tchad.
Alladoum leh-Ngarhoulem G.