Je vais rejoindre bientôt ma tribu à Podor au Sénégal, annonce l’acteur de cinéma le plus connu à travers le monde et le plus titré des artistes tchadiens. Il dévoile par la même occasion son calendrier d’activités 2020.
Youssouf Djaoro, actuellement directeur de l’Espace culturel Talino Manu, parle de son prochain voyage de 10 jours au Sénégal, qui va le conduire sur le plateau de tournage d’un film qui aura lieu à Podor (Sénégal) à 7 heures de route de Saint-Louis. “C’est un film français qui s’appelle “Street africa”. Il est de Robert Guiguidian, un célèbre réalisateur qui a à son actif, une trentaine de longs métrages. J’ai déjà tourné avec lui à Marseille en 2013, dans son film “Au fil d’Ariane”. Quand il m’avait invité pour ce film de 2013, cela avait coïncidé avec la rétrospective de la projection de tous ses films dans les salles de cinéma de Marseille”, explique Youssouf Djaoro. “A l’ouverture, poursuit-il, il m’a présenté devant toute la presse française, à son équipe et ses fans en ces termes: “ma tribu s’agrandit parce que nous accueillons aujourd’hui Youssouf Djaoro un nouveau membre. Donc, je suis devenu membre de la famille et de la tribu depuis lors. Pour lui, nous constitutions une tribu parce que c’est la même équipe et les mêmes acteurs, avec lesquels il tourne depuis des années. C’est la tribu Guiguidian qui va se retrouver au Sénégal”, lance-t-il tout fier et excité d’être au pays de Léopold Sédar Senghor. Mais le choix de Youssouf Djaoro n’est pas fortuit. “Il m’a découvert en 2010 au festival de Cannes et depuis lors, il me suit de près. Il m’avait avoué une fois en disant: quand j’écrivais le scénario pour le film “au fil d’Ariane”, je le faisais en m’inspirant sur ton profil”.
Le film “Street africa” dans lequel l’acteur tchadien jouera le rôle d’un tirailleur sénégalais de retour de guerre, parle d’un conflit de génération. Un film dont le tournage est prévu au Mali, mais qui, pour des raisons d’insécurité, a choisi la ville de Podor au Sénégal pour l’accueillir. “Mon rôle est celui de ce tirailleur qui, une fois rentré de la guerre, est nommé chef de son village Ayari par les blancs. En chef tout puissant et autoritaire, il est resté intransigeant dans sa réflexion capitaliste. Ce qui n’est pas du goût des jeunes du village, qui eux, se positionnent en révolutionnaires et veulent imposer le socialisme. Une guerre est ouverte entre l’ancienne et la nouvelle génération, par rapport aux us et coutume. Cela est inspiré de l’époque de Modibo Keita, l’ancien président du Mali. Je me sens bien dans le rôle qui m’est attribué et le réalisateur sait très bien de quel bois je me chauffe”, confie-t-il sans en dire davantage, mais réjoui de travailler avec “cet homme formidable avec un grand cœur”.
Youssouf Djaoro débute l’année 2020 par le Sénégal. Ensuite, il enchaînera sur des projets avec ses compatriotes réalisateurs Emmanuel Rotoubam, dont le tournage se fera au Burkina Faso et Achille Ronaimou sur un sujet qui porte sur la dia (le prix de sang), prévu à être tourné à la frontière du Soudan. “Je suis aussi sur le projet de tournage d’une série policière en cours, précisément en juin prochain. C’est la première série policière tchadienne qui bénéficie d’une production suisse, avec 5 mois de tournage. L’année 2020 est bouclée, inchallah. Toutefois, d’autres propositions peuvent arriver d’ici-là”. Roy Moussa