Le nombre de morts croît à N’Djaména

N’Djaména compte de plus en plus de décès depuis le début du mois d’avril. Dans ce contexte de canicule et de crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus, tout prête à confusion sur l’origine de nombreux cas de décès ces derniers jours.

Les deux cimetières de N’Djaména (Lamadji et Toukra) remplissent progressivement. Depuis quelques jours, ils reçoivent beaucoup de cadavres. Il est évident aujourd’hui que l’on ne sache pas le genre et la cause des morts dans les familles. Mais dans tous les cas, la situation demeure alarmante. “C’est depuis une semaine que nous sommes en train de faire le comptage des corps qui arrivent au cimetière. Certains jours, on décompte plus de cinquante, mais aujourd’hui (Ndlr, 13 mai), il n’y a pas assez de décès. La semaine passée, j’ai totalisé plus de 300 corps enterrés ici à Toukra”, informe un agent de sécurité. Posté au cimetière de Toukra, cet agent effectue le comptage des morts pour le compte de Cellule de veille et de sécurité sanitaire. Dans la journée du 12 mai, le cimetière de Toukra a enregistré 20 corps dont 5 femmes, confie-t-il. Pour lui, c’est le plus petit nombre enregistré ce jour.

Le cimetière de Lamadji aussi reçoit beaucoup de corps, compare-t-il. “Si nous comptons cinquante cas de décès à inhumer ici à Toukra, mon collègue qui se trouve à Lamadji peut compter le double, le triple voire plus”, poursuit-il.

Le 12 mai, le cimetière de Lamadji a accueilli 51 corps, dont un cas de coronavirus enterré par les agents d’hygiène et d’assainissement de la mairie. Deux à trois corps arrivent au même moment, parfois dans l’intervalle de cinq à dix minutes. En ce qui concerne les décès suite au  coronavirus, l’agent renseigne que depuis le début de cette pandémie, le cimetière de Toukra a accueilli 7 corps suite à la contamination, et les autres cas de décès dus à la Covid-19 sont enterrés au cimetière de Lamadji.

La même scène s’observe tout le long de la journée dans ces deux cimetières, avec inquiétude. Tous ceux qui accompagnent les corps n’arrivent pas à se contenir. Les gestes barrières ne sont pas respectés. Personne ne respecte les mesures fixant le nombre des personnes à accompagner les dépouilles mortelles au cimetière. Les familles et les connaissances des défunts entourent le cercueil et viennent en masse malgré les risques liés à la contamination des attroupements. C’est un état de fait qui expose plus à la contamination à la Covid-19 si l’on n’y prend pas garde.

MV &  AMC