Au cours de sa deuxième session ordinaire de l’année en cours, ouverte hier, du 15 au 30 juillet, le Haut conseil des collectivités autonomes et de chefferie traditionnelle (Hcact) voudra débattre entre collègues, sur “le rôle et la problématique de la chefferie traditionnelle au Tchad”. Ce thème choisi par les conseillers du Hcact trouve sa justification sur le fait que, malgré les efforts consentis pour valoriser la chefferie traditionnelle au Tchad, celle-ci ne parvient pas à exercer pleinement son rôle de gardien des us et coutumes des communautés respectives dont elle assure l’organisation et la protection. Ceci, “à cause des forces occultes qui foulent allègrement aux pieds les lois de la République et s’obstinent à créer des obstacles de tous ordres dans l’exercice de la mission assignée aux chefs traditionnels”, relève Tamitah Djidingar, président du Hcact et chef de canton de Dono-manga.
Sa majesté souligne que depuis la nuit des temps, les chefs traditionnels ont joué et continuent de jouer un rôle majeur à chaque étape décisive de l’évolution politique du Tchad. “Tantôt adulés, tantôt honnis suivant les périodes et les régimes, les chefs traditionnels demeurent incontestablement les piliers de l’administration du territoire parce qu’ils connaissent mieux que quiconque les populations dans leur vie profonde. Pour preuve, pendant les évènements douloureux que notre pays a connus en 1980, les institutions de l’Etat ont toutes disparu à l’exception de la chefferie traditionnelle qui a résisté au péril de ses dirigeants”, rappelle le président du Hcact. Tamitah Djidingar note qu’aucun des régimes qui se sont succédé de 1960 à 1990, n’a pris à bras le corps la problématique de la chefferie au Tchad. Mais poursuit-il, c’est avec l’avènement de la démocratie en 1990 que les chefs traditionnels naguère confinés au rang de simples auxiliaires chargés d’aider les pouvoirs publics, ont connu une embellie. Au cours des assises de cette deuxième session, et face aux difficultés que rencontrent les autorités traditionnelles dans l’exercice de leurs fonctions, les participants vont se pencher sur les causes de la déstabilisation de la chefferie traditionnelle au Tchad et proposer des mesures propres à redorer son image.
Nadjidoumdé D. Florent