L’ancien rebelle, Dr Ousmane Hissein, Secrétaire général de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (Ufdd) vient de regagner le bercail ce mercredi 24 août 2022, pour participer au Dialogue national. Il a été accueilli avec liesse par les membres de sa famille, ses amis et connaissances à l’aéroport international Hassan Djamous.
Suite à l’accord de paix signé à Doha le 8 août, Ousmane Hissein, se joint aux autres participants au Dnis.
Pour lui, c’est avec une forte émotion accompagnée d’un sentiment de fierté qu’il foule le sol de son pays le Tchad. Il rend grâce à Dieu de lui avoir donné le courage de tenir car, vivre en exil n’est pas facile. “Il est temps de tourner la page. Nous avons en face un jeune président qui n’a non seulement rendu possible ce que ses prédécesseurs n’ont pas pu faire, parce qu’il a une volonté politique. Une grande partie de ses promesses sont tenues. Du pré-dialogue, nous sommes actuellement à la phase du dialogue et la réconciliation est une réalité”, se réjouit-il. Il trouve que le fait que le Président du conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby, demande pardon au peuple tchadien au nom de ses prédécesseurs est un geste fort. La réconciliation est un vaste chantier qui mérite d’être construit tous les jours et nous sommes à une très bonne phase, poursuit-il.
Comme contribution, le secrétaire général de l’Ufdd informe que dès le départ, son mouvement a émis quelques points qui ont été des préalables, pas pour faire du Tchad un Etat fédéral mais un Etat unitaire fortement décentralisé. Il y a eu quelques points par rapport à la réforme des institutions et quelques autres sur des reformes électorales. “On souhaite que tous ces points soient discutés au dialogue national inclusif et souverain. La cherté de vie est une réelle difficulté aujourd’hui. Nous devrions profitons de ce moment de réconciliation car comme le chef de l’Etat l’a annoncé, les décisions du dialogue sont souveraines donc exécutoires. Notre but est donc de tout faire pour que le cahier de charge qui sortira de ce dialogue soit exécutoire et aider les autorités de transition à atteindre les objectifs à leur confiés”, explique-t-il.
Quant aux autres groupes politico-militaires non signataires de l’accord de Doha et les autres acteurs internes qui ont annoncé leur refus de participer au Dnis, Dr Ousmane Hisseine trouve que c’est une question de choix. En politique dit-il, il y a la responsabilité et le bon sens. “Nous avons en face un chef d’Etat qui fait tout pour la paix et d’une manière sincère. Le pas qu’il a fait en 16 mois est salutaire. Cependant, tous ceux qui sont encore dehors ont encore la chance de revenir à des meilleurs sentiments et participer à ce dialogue qui ouvre une nouvelle page de l’histoire du pays”, appelle-t-il, tout en soulignant que certains partis politiques de l’intérieur sont en train de surenchérir ce dialogue, mais ils ne pourront tenir longtemps, ils vont revenir à la raison. Pour ses camarades politico-militaires non signataires de l’accord de Doha, il renseigne que le point d’achoppement est relatif à la parité au sein du Codni. “En réalité, personne n’a demandé que le Président du conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby ne soit pas candidat après la transition ou qu’il démissionne. Nous avons été unanimement d’accord qu’il puisse continuer pendant et après le dialogue parce que nous sommes à une phase de pré transition et la vraie transition commence après le dialogue. Qu’il conduise ce chantier. La question de l’inéligibilité doit être débattu au dialogue qui est souverain”, fait-il remarquer.
Concernant son mouvement, l’Ex rebelle espère que l’Ufdd est désormais un ex mouvement politico-militaire. Il s’inscrira selon lui sur le jeu de la politique locale. “Ce mouvement sera probablement transformé en parti politique. La forme, la connotation et le rôle que ce mouvement va jouer feront l’objet d’un congrès dans les prochains mois après le dialogue”, a-t-il annoncé.
Minnamou Djobsou Ezéchiel