Le Tchad accueille de nouveau des réfugiés soudanais

A la suite des affrontements qui ont lieu au cœur de Khartoum, de nombreux soudanais ayant fui, trouvent refuge depuis quelques jours à l’est sur le territoire tchadien selon les premières informations du Haut-commissariat pour les réfugiés (Hcr).

De plus en plus de soudanais enjambent la frontière tchado soudanaise depuis une semaine à la suite des affrontements violents et meurtriers entre les éléments des Forces de soutien rapide ayant à leur tête Mohammed Hamdane Daglo et ceux de l’armée nationale soudanaise commandés par le général Abdel Fattah Al Buhari qui ont éclaté depuis le 15 avril courant. Dans un premier rapport du Hcr rendu public le 21 avril, confirmé par la Commission nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés (Cnarr), ces soudanais seraient autour 20 000 personnes constitués d’hommes et femmes et surtout des enfants. La situation pourrait évoluer, surtout les affrontements entre les belligérants ne donnent pas un signe d’accalmie. En raison de la porosité des frontières et surtout qu’il y a plusieurs entrées à partir  du Soudan vers le Tchad, d’autres sources locales estiment que le nombre de ces réfugiés pourrait atteindre 30 000 personnes et même plus dans les jours à venir. Le Hcr, dans un communiqué se dit « préoccupé par la sécurité des civils dans les zones touchées par les combats et notamment par celle des réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays’’. D’autres sources humanitaires informent que certaines agences onusiennes ont effectué un déplacement à l’est du Tchad pour évaluer les premiers besoins des personnes massées sur le territoire tchadien et proposer éventuellement de réponse d’urgence pour leur apporter l’aide d’urgence nécessaire. Avant même que les agences onusiennes ne produisent un rapport d’évaluation des besoins, certaines organisations internationales humanitaires redoutent d’ores et déjà un afflux massif des réfugiés dans la partie orientale du Tchad.

L’arrivée des réfugiés soudanais à l’est fait penser certains observateurs à l’une des grandes crises humanitaires du Darfour née à partir de la fin de l’année 2002 et au début de 2003 ayant catapulté des milliers de soudanais -dont certains continuent de vivre dans une dizaine de camps de réfugiés  et pris en charge par le Hcr- sur le territoire tchadien. Étant donné la fragilité de cette partie du territoire tchadien qui a connu aussi des violences dans un passé récent, cette inquiétude paraît légitime et le pire est à craindre au regard de l’évolution des violences dans la capitale soudanaise où l’escalade de la violence ne donne aucun signe de répit.

GB