Depuis le 18 janvier 2021, le ministère du développement touristique, de la culture et de l’artisanat procède au paiement des 50 millions FCFA octroyés par le président de la République du Maréchal pour aider les artistes à faire face aux effets de la pandémie de Covid-19.
Une part belle revient aux artistes membres du Bureau tchadien des droits d’auteur (Butdra), estimés à environ 800 personnes. Ils défilent depuis lors au musée national pour percevoir le don. 35 millions soit un peu plus de tiers leur est accordé pour une répartition équitable de 40.000 FCFA par artiste. Pour l’artiste musicien Ray’s Kim, 40.000 FCFA par artiste c’est insignifiant. “Ça ne paye pas un mois de loyer, ni ne permet de manger avec sa famille pendant un mois. Ailleurs, des gouvernements ont décaissés entre 500 millions et un milliard aux artistes pour compenser le manque à gagner dû aux mesures sanitaires. Il faut reconnaitre que les artistes tchadiens ont grandement contribué à la sensibilisation contre le coronavirus. C’est le geste qui compte mais c’est insuffisant”, estime-t-il. La commission mise en place pour le paiement du pactole est composée des représentants du ministère, du Butdra, de la Coordination nationale des artistes (Conat) et de l’Union nationale des organisations des corporations artistiques du Tchad (Unocat). Ces deux organisations faitières(Conat et Unocat), ont reçu chacune 500.000 FCFA pour leur fonctionnement. Les artistes non adhérents au Butdra seront gérés par le ministère, dit-on, sur le reste du pactole, soit 14 millions FCFA. Pour Mbaïnaïndoh John Innocent, directeur du ballet national, “les gens pensent qu’il y a des noms ajoutés sur la liste du ministère, sans prendre le temps de bien vérifier. Si on prend, par exemple, les musiciens inscrits au Butdra, le nombre est de 384, alors que sur la liste du ministère, ils sont 587. Et, les membres adhérents du Butdra, toutes les corporations confondues, sont 886 artistes. Si on déduit de la liste du ministère qui est de 1841, la différence peut s’expliquer par le fait qu’il y a des non adhérents et des nouveaux venus dans le secteur culturel. Cela veut dire que le milieu est en évolution, c’est pourquoi les artistes avoisinent le nombre de 2000 personnes”.
Roy Moussa