Après leur visite de sites des réfugiés soudanais d’Adré, dans l’Est du Tchad, la représentante des Etats Unis d’Amérique (USA) auprès des nations unies, l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield et le Haut-commissaire des nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, ont eu un bref tête-à-tête avec la presse, le jeudi, 07 septembre dernier, à l’ambassade des USA au Tchad, sur la situation humanitaire qui y prévaut en ce moment.
‘’J’étais à Adré, hier. J’ai vu des femmes et des enfants, terriblement traumatisés par ce qu’ils ont vécu au soudan’’, lâche Linda, qui cherche, par sa visite de sites des réfugiés soudanais au Tchad, à mieux comprendre leur situation et mobiliser le soutien international nécessaire pour répondre à cette crise humanitaire qui a fait, à ce jour, un million de réfugiés et plus de quatre autres millions de déplacés. Plus grands contributeurs de fonds au Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (Hcr), les USA font annoncer par leur représentante, 163 millions dollar d’aide supplémentaire pour soutenir les réfugiés soudanais au Tchad. Ce qui porte le total d’aide américaine à 710 millions dollars. En effet, la représentante des USA auprès des nations unies informe que, seulement ‘’-30% de projets humanitaires sont financés, en 2023’’. Un constat qui l’amène à associer à sa visite d’Adré, le directeur de la banque mondiale au Tchad. Car, pour elle, ‘’l’aide humanitaire qui est longtemps essentiellement centrée sur la prise en charge humanitaire, doit désormais intégrer le développement local’’. Tout en se réjouissant du sens d’accueil des populations hôtes, l’ambassadrice Linda décrit avec de mots effroyables la violence de la guerre ayant poussé massivement des soudanais au Tchad, avant de prescrire la justice pour les victimes. ‘’Il faut de la justice pour les réfugiés’’, tonne-t-elle.
A son tour, le Haut-commissaire des nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, qui s’économise pour l’autre conférence de presse qu’ils co-animeront avec le Premier ministre, se contente de reprendre, en certains points, le liminaire de Linda Thomas-Greenfield, qui l’a précédé à la tribune. Pour lui, le gouvernement tchadien est plutôt bon élève, en matière d’avancées dans l’une des deux lois portant sur le droit d’asile et le déplacement au monde. A ce propos, Filippo Grandi complimente : ‘’En dépit de la faiblesse de ses moyens, le gouvernement tchadien fait preuve d’une générosité impeccable’’. Mais en retour, ‘’il demande que l’aide ne soit pas seulement humanitaire, mais aussi de développement. C’est donc aussi la raison de ma visite en compagnie du directeur de la banque mondiale dans l’Est du Tchad’’, répète Filippo Grandi, qui conclut que ‘’le Tchad supporte effectivement un énorme poids économique, lié à ce flux migratoire forcé par la guerre au Soudan. Un million de réfugiés, seulement dans la partie Est du pays, sur une population locale de dix-sept millions, c’est énorme’’, reconnait le Haut-commissaire des nations unies pour les réfugiés.
Thomas Reoukoubou