Enlevé dans la soirée du lundi 5 août 2024 par des personnes non identifiées au sein de sa paroisse Saint Isidore Bakandja de Walia Goré, l’Abbé Madou Simon-Pierre a retrouvé sa paroisse après sa libération ce mardi 6 août par une messe d’action de grâce.
« Splendeur de la gloire du Père, Christ est Seigneur. Relevez-vous, n’ayez pas peur » est la seule phrase que l’Abbé Madou a exprimée lors de son homélie qui n’a que durée quelque second pendant la messe d’action de grâce pour sa libération qu’il a célébrée. Selon lui, au moment de son arrestation, il croyait que tout est accompli, mais arrivée au lieu de sa détention, cette peur s’est transformée en confiance de soi. « j’ai été arrêté brutalement sans convocation, sans mandat et la difficulté, c’était de quitter ici et aller là où je devrais être et pour moi, c’était sûr que je n’allais pas revenir. Ceux qui étaient là à côté de moi ont écouté mon cri. Pendant que j’étais déporté, il y a des gens qui ont passé la nuit en pleurant, ceux qui faisaient de négociation, ceux qui ont envoyé des messages, ceux qui ont passé la nuit genou fléchi devant Dieu en train de prier. Durant ce temps, ils ont couru de tous les côtés, ils m’ont acheté un matelas, une couverture et ont fait venir un médecin pour poursuivre mes soins » explique-t-il. Cette célébration est selon lui de rendre grâce et dire merci pour cette mobilisation qui s’est faite de par le monde et surtout par l’archevêque Edmond et tous les prêtres et sœurs qui ont veillé toute la nuit ainsi qu’aux autorités qui ont rendu possible sa libération.
Le premier conseiller de la paroisse, Pierre Nguelsou, quant a lui a fait comprendre qu’après avoir libéré son Curé, le président de la République l’a confié au Premier ministre qui l’a remis à l’archevêque. « L’archevêque me confie à son tour le Curé et moi je vous le confie vous ses fidèles » s’est exprimé le premier responsable de la paroisse dans son mot de remerciement.
Durant cette messe, la tristesse, l’émotion et la joie se lient aux visages des fidèles catholiques et sympathisants venus de divers quartiers de N’Djaména pour compatir avec l’Abbé Madou.