25 journalistes des médias public et privé, points focaux des rédactions ont vu leurs connaissances renforcées, sur la communication pour la protection et la promotion des droits de l’enfant dans les médias, trois jours durant, du 21 au 24 juin 2022.
Les participants ont été outillés sur les connaissances relatives au respect des droits de l’enfant, en vue d’initier des articles de presse, pour une prise de conscience nationale, et accroître la visibilité des droits de l’enfant dans les médias. Pour cela, il leur est conseillé d’adopter le bon réflexe dans le traitement de leurs articles. Les journalistes ont également de commun accord avec les organisateurs, arrêtés les thématiques qui feront l’objet des cinq cafés de presse à organiser mensuellement d’ici la fin de l’année. Ce sont notamment : l’importance de la vaccination, la malnutrition, la problématique de la scolarisation des filles, l’allaitement maternel exclusif et l’enregistrement des naissances. L’idée est d’approfondir et renforcer les connaissances des journalistes sur ces thèmes spécifiques.
Protéger les enfants au Tchad
L’Unicef, les ministères en charge de la communication, de la Femme et la protection de la petite enfance, la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama), l’Union des journalistes tchadiens (Ujt), se sont relayés pour partager des connaissances et techniques relatives à la protection des droits de l’enfant. Le partenariat entre le gouvernement, l’Unicef et les médias a fait l’objet d’un exposé, axé sur la situation des femmes et des enfants. L’on retiendra que l’objectif général est d’établir le partenariat avec les médias pour la mise en œuvre des activités relatives à la survie, à l’épanouissement et au développement du couple mère-enfant au Tchad. Spécifiquement, il s’agit d’apporter un appui technique, matériel et financier aux médias partenaires, et assurer la couverture médiatique des activités touchant la situation des femmes et des enfants au Tchad.
Il a été suivi de l’exposé sur “les grandes priorités de l’Unicef au Tchad” regroupées en six points. Ce sont la vaccination, la nutrition, l’accès équitable et durable à l’éducation, l’amélioration des résultats d’apprentissage des élèves, l’enregistrement des naissances et mettre fin à la défécation à l’air libre. Six grandes priorités, présentées avec des indicateurs actualisés, leurs défis et les réponses de l’Unicef. Ensuite, “les priorités de l’Unicef en matière de communication et traitement de l’information en faveur des droits de l’enfant”. Celle sur les points clés de la Convention relative aux droits de l’enfant (Cde), a permis de connaître les avancées du gouvernement en matière de cadre légal de la protection des droits de l’enfant.
“Les techniques de traitement de l’information favorables à la protection des enfants dans les médias” ont été développées par Rakhis Bongo Gérard pour le compte de l’Ujt. Il s’est appesanti sur l’article 17 de la Cde, le journaliste face à sa responsabilité par rapport à l’image, le contenu et l’impact sur l’enfant, les défis, contraintes et la faible connaissance des règles régissant la protection des mineurs dans les médias, les difficultés particulières liées à la spécificité du sujet, la question du droit à l’image et à la confidentialité.
“Le cadre juridique pour la protection de l’enfant dans les médias ; la charte éthique et le guide de la protection des mineurs dans les médias” ont été présentés par le chef de département de la formation et de recherche de la Hama Geoffroy Toroumbaye. Le premier exposé a restitué le cadre juridique international de l’enfant dans les médias. Les articles jugés importants sont les 16 et 17 qui sont le fondement des principes de la Cde, en s’adossant sur “l’intérêt supérieur de l’enfant”. Le cadre juridique normatif national notamment les lois 31 (articles 2 et 39) portant régime de la presse écrite et des médias électroniques et 20 (articles 4 et 34) relative à la communication audiovisuelle, le code pénal de 8 mai 2017(article 562), la décision 010 de la Hama de mars 2022, portant cahier des charges des médias de radiodiffusion sonore et de télévision de service public (article 15) ont été revisités.
La charte éthique pour la protection des mineurs dans les médias au Tchad (édictée par les journalistes eux-mêmes), vient compléter tout le corpus juridique existant. Elle a une valeur morale et met le journaliste devant sa responsabilité individuelle, et reprend les obligations contenues dans les différents textes existants. Il est question de réadapter et l’actualiser dans ses 10 articles qui la composent et qui date de 2015, au regard de l’évolution du paysage médiatique tchadien. “Quelles protections pour les enfants dans les médias” relatif au guide, a été développé autour de six risques liés à l’exposition des enfants dans les médias.
Prioriser le plaidoyer et la sensibilisation
Pour le point focal média à l’Unicef, Nancy Ndal-lah, “les médias sont des partenaires privilégiés, c’est pourquoi, cette année nous avons mis en place un consortium dans le cadre de ce partenariat avec l’Union des journalistes tchadiens et la maison des médias du Tchad”. Un des rôles important du journaliste relevé, c’est aussi de porter haut les plaidoyers dans le traitement de l’information.
A cet effet, il a été conseillé de prioriser le plaidoyer et la sensibilisation. Pour Donaig Le Du, la cheffe de section communication de l’Unicef, le cœur des cibles de l’Unicef c’est la défense des droits de l’enfant. Pour cela, les journalistes ont un rôle absolument capital à jouer dans la communication. Un rôle de plaidoyer, d’information et d’éducation de la population sur les violations des droits de l’enfant. Mais également le rôle de donner la parole aux enfants, qui sont les premiers concernés, en plus du rôle de base du journaliste qui est de raconter ce qui se passe. “Nous à l’Unicef, c’est de vous aider à approfondir vos connaissances, sur la manière dont on parle des enfants dans les médias. Quand j’ai commencé à travailler pour l’Unicef, j’avais très peu de connaissances sur les droits de l’enfant et c’est au contact du terrain que je me suis outillée. Ce sont là ces connaissances que j’ai partagées avec les journalistes”, a conclu Donaig Le Du.
Cet atelier est organisé dans le cadre de la mise en œuvre du programme de coopération Tchad-Unicef 2022 qui couvre la période de mai à décembre. Il est mis en œuvre en consortium avec l’Union des journalistes tchadiens et la Maison des médias du Tchad. Parmi les activités relatives aux points focaux à venir, figurent les participations aux cafés presse en lien avec les droits de l’enfant et des missions médias de terrain pour la période sus indiquée.
Roy Moussa