Le coordonateur du football des zones 4 (Chari-Baguirmi, Mayo-Kebbi Est et Ouest, Tandjilé) et 5 (deux Logone, Mandoul et Moyen-Chari), Modobé Kari évalue la pratique du sport roi dans son champ d’activité, parle de l’impact de l’avènement de la pandémie de la Covid-19 et de l’intention de la Fifa et la Caf à appuyer les fédérations membres.
Quel état des lieux du football dressez-vous dans vos zones d’activités?
Le championnat est d’abord organisé au niveau des départements. Puis les vainqueurs remontent dans le chef-lieu de province, pour un championnat provincial, qui permet de déterminer le représentant de la zone au championnat national. Pour cette saison 2019-2020, au niveau du Chari-Baguirmi par exemple, le calendrier de la programmation de la phase provinciale a été établi en février et au mois de mars, la pandémie à coronavirus a stoppé toutes les activités. Idem pour les autres départements, excepté Moundou où le championnat provincial était à une journée de la fin, donc il est plus facile de déterminer le champion. Je crois que la ligue l’a fait en envoyant le rapport à la fédération. En résumé, il faut retenir que les activités ont été bel et bien lancées puis stoppé par rapport à la Covid-19. Ainsi, nous attendons aussi, comme tous les autres secteurs, la levée des mesures pour reprendre avec nos activités.
Quelles sont les difficultés que rencontrent vos zones d’activités et qu’en sera-t-il de l’après coronavirus?
Nos difficultés se situent principalement au niveau de l’organisation du championnat provincial, qui nécessite des déplacements et une prise en charge. En plus, nous sommes confrontés au manque d’infrastructures. Dans certaines localités, il n’y a pas de stade digne de ce nom. Comme la plupart des secteurs, nous n’avons pas prévu la prise en charge de nos ligues par rapport à la pandémie en termes de mesures barrières. Après la Covid-19, nous allons nous conformer au programme qui sera établi par la fédération, pour relancer les activités. Une des difficultés à venir c’est la saison des pluies. Dès qu’il pleut, il est impossible de programmer un match. A ce titre, c’est l’exécution du calendrier qui risque de poser problème par rapport à la saison des pluies.
Mais je tiens à préciser que pour cette saison, beaucoup d’efforts sont faits au niveau de la fédération qui a appuyé les ligues avec des équipements et matériels, pour faciliter l’organisation des championnats. Il faut aussi reconnaître que depuis que la fédération a mis sur pied un code électoral standard pour les ligues des provinces, les bureaux actuels sont véritablement l’émanation des assemblées générales. Il y a moins de problèmes parce que les équipes dirigeantes en poste sont constituées sur la base des listes électives. Ses membres s’entendent bien. C’est un atout pour l’organisation de nos activités. Personnellement, j’ai fait le tour de toutes les provinces des deux zones entre novembre et février derniers, pour évaluer les conditions de travail. Nous avons recensé les besoins qui sont transmis à la fédération. Elle est en train de les résoudre progressivement quand ce coronavirus est venu tout bloquer.
La Fifa et la Caf annoncent leur intention de subventionner les fédérations membres, pour leur permettre de faire face aux difficultés liées à la pandémie de la Covid-19. Votre réaction par rapport à cet apport?
Cette subvention sera la bienvenue par rapport à une situation qui est mondiale. C’est un accompagnement qui va améliorer nos conditions de travail et renforcer nos capacités. La fédération nationale a toujours appuyé les ligues avec les moyens dont elle dispose. Je puis vous dire qu’un comité de réflexion est déjà mis en place au niveau de la fédération nationale et réfléchi sur comment utiliser cette subvention à bon escient. La Fifa et la Caf ont un regard très particulier sur leur financement. Il y a tout un manuel de procédure pour l’utilisation de leur fonds. Je suis sûr que la subvention sera gérée de manière transparente.
L’inquiétude c’est l’interférence du ministère de tutelle quelquefois dans les affaires des fédérations, …
A mon niveau, je peux dire que la gestion du financement de nos structures faitières obéit à ses règles. Des contrôles et audits sont régulièrement effectués. Ce que vous dites est vrai. Chaque fois qu’il y a arrivée des fonds, il y a une mauvaise interprétation des textes. En ce moment, les deux institutions (fédération et ministère) collaborent bien et je ne pense pas qu’il y aura des problèmes ou de mal compréhension. Les fonds alloués par les instances internationales et l’Etat ne sont pas logés dans une même rubrique. Il n’y a pas de confusion possible. Ce sont des hommes qui gèrent ces structures et le climat en ce moment est tel que je ne pense pas qu’il puisse avoir des problèmes. Il y a eu certes par le passé des problèmes de ce genre. Et puisque ce sont des hommes, j’espère qu’ils vont privilégier l’intérêt général.
Interview réalisé par Roy Moussa