Ce jeudi 29 juillet, une marée humaine a répondu à la marche de la coordination des actions citoyennes Wakhit Tamma. C’est pour la première fois que la police encadre pacifiquement une marche d’une plateforme considérée opposée au pouvoir. La matinée du jeudi 29 juillet 2021 est un grand jour et pour Wakhit Tamma et pour la police.
Depuis la marche sanglante du 27 avril dernier organisée par la Coordination des actions citoyennes dont une dizaine de jeunes sont tombés sous les balles des forces de l’ordre, les tchadiens n’avaient plus foi qu’une marche contradictoire aux idéaux du Conseil militaire de transition (Cmt) ne peut être pacifique. Une surprise et une première!Dès 7 h, les manifestants venus de part et d’autre prennent d’assaut le point de convergence le rond-point Hamama, conformément à l’itinéraire de la marche qui démarre de ce point en direction du Palais du 15 janvier. Sur les pancartes on peut lire: “Non au Conseil militaire de transition”, “Cmt bara !” ou (Cmt dehors !)”, “Non à la France!”, “Le peuple vaincra”, “Nous voulons servir notre pays”, “31 ans de merde”, “Trop c’est trop!”, “Non à l’insécurité et aux violations flagrantes des droits de l’homme”, “La jeunesse exige une transition inclusive pour un Tchad nouveau”, etc. C’est au rythme de l’hymne national: la Tchadienne que la marche a été lancée. Du point de départ à la destination, les cris, les coups de sifflets et surtout l’hymne national chanté en boucle ont rythmé la marche marquée par des arrêts à chaque 200 mètres. Des observateurs en bordure de la voie laissent entendre que la police fait dorénavant partie de Wakhit Tamma. Simplement parce que pour la première fois, on voit les policiers côtoyer les manifestants dans une marche de Wakhit Tamma. Tout le long de la marche, des milliers de personnes sont sorties constater de visu les marcheurs. Pendant que certains encouragent les marcheurs, d’autres pantois se renseignaient sur ce qui se passe.
Les leaders de Wakhit Tamma sont en tête du peloton. Max Loangar et Blaise Ngartoide Mbaïriss de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, Barka Michel et Younouss Mahadjir de l’Union des syndicats du Tchad, Mahamat Nour Ibedou de la Convention tchadienne des droits de l’homme, Dr Sitack Yombatina Beni de Les Transformateurs et représentant des partis politiques au sein de Wakhit Tamma et quelques responsables des partis politiques, main dans la main galvanisent la foule. Une minute de silence réclamant justice aux martyrs a été observée en face de la ruelle qui mène au Palais de justice. C’est dans cette ambiance où policiers et marcheurs ont cheminé ensemble jusqu’au Palais du 15 janvier. Là, quelques mots d’encouragement ont été prononcés respectivement par Mahamat Nour Ibedou, Sitack Yombatina Beni, Barka Michel et Max Loangar, le coordonnateur de Wakhit Tamma.
La coordination des actions citoyennes projette une prochaine marche au 7 août 2021. Son coordonnateur, Max Loangar encourage les manifestants à garder le même élan, car pour lui, cette marche est majestueuse.
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