La reprise des cours pour les classes d’examen, fixée pour le 25 juin, se prépare différemment dans les établissements scolaires de N’Djaména.
Quelques jours après l’annonce de la reprise des cours, enseignants et responsables d’établissements sont à pieds d’œuvre. Non pas sans peine.
Calfeutré dans son bureau, le censeur du lycée d’Amtoukouin, Djimhotoum cherche une solution au problème dont fait face son établissement: l’effectif pléthorique des classes de terminale. “Il est très difficile, mais nous n’avons pas le choix. Le gros problème de mon établissement, c’est l’effectif pléthorique dans les classes de terminale littéraire. Nous avons plus de 578 élèves et si on divise ce nombre par 40, pour respecter les normes de sécurité sanitaire, nous allons avoir 12 salles de terminale”, confie le censeur. Puis il s’interroge: “Où allons-nous trouver des enseignants pour combler le gap? Si on prend par exemple une discipline comme la philosophie, on n’a que trois enseignants. Et nous avons 12 classes à couvrir. Or en philosophie, chaque enseignant a 7 heures de cours par semaine à multiplier par 4 classes. S’il faut prendre 4 classes multipliées par 7 heures de cours, un enseignant se retrouvent avec 28 heures de cours par semaine. Ce qui serait contraire aux normes pédagogiques requises. En principe, un professeur licencié doit avoir un emploi de temps de 18 heures de cours par semaine. Ce qui veut dire que les enseignants qui vont intervenir auront un surplus d’heures et la qualité des cours en prendra un coup”.
Cette difficulté majeure évoquée par le censeur du lycée d’Amtoukouin est vécue par de nombreux chefs d’établissements publics. Face à cela, certains proposent la réquisition des enseignants des classes intermédiaires pour combler le gap d’enseignants dans les classes de terminale.
“Comme la reprise concerne seulement les classes d’examen, je pense que nous allons récupérer certains enseignants des classes intermédiaires pour renforcer l’effectif de nos enseignants en classes d’examen”, envisage le censeur du lycée Félix Eboué littéraire, Josias Mornondé. Mais son collègue du lycée d’Amtoukouin rétorque que “certains enseignants ne seront pas prêts parce que depuis des années ils n’enseignent seulement que dans les classes intermédiaires et du coup, venir enseigner dans une classe d’examen en un mois, serait difficile pour eux. Et s’il faut aussi recruter d’autres professeurs, qui va les payer?”
Dans la cour du lycée d’enseignement technique et commercial, rien n’indique que l’ambiance est à la reprise. La cour est déserte. Les bureaux de l’administration sont hermétiquement fermés depuis mars.
Sous les arbres du lycée Félix Eboué, quelques enseignants se sont réunis pour parler de cette reprise. Une rencontre a eu lieu le jeudi 11 juin à la bibliothèque du lycée avec les responsables pour faire le point sur la décision du gouvernement. A l’issue de cette rencontre, les responsables des lycées Félix Eboué littéraire et scientifique se disent prêts pour cette reprise. “Nous sommes prêts pour cette reprise. Nous étions inquiets au début, mais les autorités ont proposé les mesures d’accompagnement, donc rien ne peut nous empêcher de nous mettre au travail”, rassure un enseignant.
“La reprise est annoncée pour le 25 juin et nous sommes prêt parce que nous n’avons pas de problème d’effectif des élèves même s’il s’agit que chaque élève occupe une chaise”, se réjouit le proviseur du lycée féminin, Fatimé Koutou.
Certains responsables des établissements scolaires craignent les risques d’inondation dans la ville de N’Djaména. Qu’à cela ne tienne! Le proviseur du lycée Félix Eboué littéraire pense que la pluie ne doit pas être une raison pour empêcher les enseignants et élèves à être présents. “Nous sommes habitués à sortir sous la pluie pour venir dans nos lieux de travail. Donc pour ça, je ne vois aucun problème”, dit-il simpliste.
Fatimé Koutou, proviseur du lycée féminin bilingue affirme que “la position de notre lycée n’est pas dans un quartier à problème d’inondation”.
Quelques élèves rencontrés avouent être prêts à reprendre les cours. “Je suis déjà prêt à reprendre les cours. Je ne veux pas qu’on déclare une année blanche, tout ce que je cherche cette année, c’est le bac”, souhaite Djarabé Fulbert, élève en TA au lycée Félix Eboué littéraire.
Quels que soient les préparatifs, il n’y a que le résultat final qui compte.
Mendjiel Virginie, stagiaire