En juillet dernier, le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat (Matuh) a signé un arrêté n°005/PR/PM/MATUH/2024 portant mise en place d’une commission de réflexion pour la création d’une ville nouvelle. Défendu avec trop de confusion et de tâtonnement, cet arrêté a été critiqué avec virulence par la population qui dénonce une fuite en avant, justifiant que l’actuelle capitale N’Djaména n’est pas saturée et qu’il serait plutôt préférable de la moderniser. Même si le Matuh a mis fin aux activités de ladite commission, le projet en soi n’est pas annulé de manière plus explicite. Face à ce balbutiement gouvernemental qui fait couler tant d’encre et de salive et divise les foyers, votre journal N’Djaména Hebdo a recueilli l’avis de plusieurs personnalités aux casquettes différentes. Lire leurs analyses !
Bédaou Oumar Caman, Géographe, démographe et consultant :
“Le projet de création d’une ville nouvelle est une chimère. Le gouvernement doit prendre des mesures pour faire face aux inondations plutôt que d’amuser les citoyens”
L’arrêté visant la création d’une ville nouvelle n’est qu’une chimère. Les dirigeants actuels font du pilotage à vue. On se réveille chaque matin sans aucun cahier de charges et on se demande ce qu’il faut faire. Comme aucune précaution n’est prise contre les inondations qui ont pris le dessus dans tout le pays, il faut réorienter les esprits. C’est cela l’astuce et ça ne marche pas.
Des dirigeants incapables de fournir de l’énergie, ne serait-ce que pour repasser les vêtements, pour conserver des aliments dans des congélateurs, incapables de fournir de l’eau potable aux citoyens, comment feront-ils pour déplacer une capitale ? Observez leur chef d’œuvre, la digue de Walia. Et même si cela est en projet, comment se compose la commission du moment où les techniciens patentés sont laissés en jachère pour se servir des inconnus. Arrêtons d’amuser la galerie. Aujourd’hui la ville de Bardaï est engloutie. Ils auraient dû commencer par là d’abord en allant sortir les gens du bourbier. Vous savez, les eaux arriveront très prochainement à N’Djaména et plusieurs quartiers seront détruits. Des maisons s’effondreront. Et si l’on n’y prend pas garde, les victimes inonderont les hôpitaux. C’est à ça que le gouvernement devrait s’en prendre plutôt que d’amuser les citoyens. A vrai dire, le Tchad n’est pas aidé.
Roger Batrane Boriata, Architecte Dplg, Ingénieur Tp et urbaniste :
“L’idée de création d’une ville nouvelle est bonne mais ce n’est pas cette commission mise en place qui doit piloter le projet jusqu’à son aboutissement. Il faut faire appel aux professionnels”
C’est tout à fait normal qu’un ministère en charge de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat mette en place un arrêté qui ambitionne la création d’une ville nouvelle. Mais il faut savoir que ce n’est qu’un début. Ce n’est pas cet arrêté qui fonctionnera jusqu’à l’aboutissement ou bien la mise en place de la base du projet en question.
En principe, sous d’autres cieux, quand s’il est question d’un programme de ce genre, c’est un décret qu’on met en place, pas un simple arrêté. Parce que la ville comporte en son sein plusieurs volets, plusieurs secteurs (vous avez la santé, l’éducation, la défense, la sécurité, etc.). Le ministère est l’un des éléments dans de tels projets. Il vient dans cette structure en tant que chapeau d’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat.
La ville c’est quoi ? La ville c’est la sécurité, c’est la défense. Aujourd’hui il s’est avéré que la ville N’Djaména qui est la capitale est inondée. Mais c’est intéressant ce qui se passe, la mise en place d’une commission de réflexion pour la création d’une ville nouvelle. Donc l’idée est bonne mais je pense que ce n’est pas cette commission qui doit piloter le projet jusqu’à son aboutissement. À titre illustratif, en France, quand ils ont voulu s’occuper des villes, ils ont créé un comité en Europe. C’est un décret qui a créé parce que ce comité doit regrouper plusieurs départements.
Honnêtement, sur cette question, il ne faut pas qu’on se tape de gauche à droite en voyant uniquement dans la négativité. Rien ne nous empêche aussi de rêver et d’ambitionner. Chez nous les architectes, le rêve est la base de notre métier. Donc, c’est normal de rêver. Tout de même, il y a des critères. Il faut qu’il y ait par exemple l’eau, la végétation, la possibilité d’évacuation des eaux, bref plusieurs éléments rentrent dans la danse) pour envisager créer une ville nouvelle. Il est préférable, voire nécessaire de confier de tels projets aux spécialistes du domaine. Et le Tchad en a plein. Il faut leur confier la tâche.
Max Kemkoye, homme politique, président du parti Union des démocrates pour le développement et le progrès (Udp)
“Je ne pense pas que créer une ville est une solution. Ce sont simplement des promenades politiciennes de ce gouvernement en place, c’est un banditisme financier”
Je voudrais d’abord faire une mise au point. A chaque fois que je m’exprime sur des sujets d’intérêt national, ça fait terrifier et parfois les gens perdent leur contrôle et leur sens au lieu de décrypter et analyser objectivement ce que je dis. En principe, je ne devrais même pas me prononcer sur cette question étant donné que j’ai traité cet arrêté d’une idiotie. Pourquoi, parce qu’en pareil contexte où on est en plein dans les inondations, on ne décide pas comme une solution, je pense, de leur côté, je ne pense pas si c’est de créer une nouvelle ville ou s’il s’agit de déplacer la capitale, parce que jusque-là, je n’ai pas vu l’arrêté. En profondeur, je ne sais pas de quoi il s’agit exactement, puisque vous le dites, il s’agit donc d’un projet de création d’une nouvelle ville. Mais quelle ville ? Une ville qui a statut de capitale ou bien pour déplacer la capitale ? Ils ne sont pas précis. Raison pour laquelle, au-delà des aspects techniques que je vais réserver parce qu’il s’agit d’une interview très stricte, je ne vais pas revenir sur des aspects techniques. Mais je vais quand même les évoquer de façon brève. Vous savez, techniquement, il y a des conditions. Et là, ils ont fauté en prenant un arrêté.
Quand on fait un projet de création d’une nouvelle ville, dans le cadre de déplacement d’une capitale, il y a dans le pays ce qu’on appelle le Règlement national d’urbanisme (Rnu) ou le Plan local d’urbanisme (Plu). Même s’il est tenté que le Tchad n’a pas le code d’urbanisme, on ne peut pas se lever un matin comme ça et prendre un arrêté. Parce que ça relève du domaine législatif. La proposition peut venir d’un gouvernement, d’un ministre de l’Aménagement du territoire, mais discutée en conseil de ministres, adoptée puis envoyée en tant que projet à l’Assemblée pour débat et ensuite on voit, ça c’est l’aspect politique et constitutionnel. Et quand vous décidez par exemple de déplacement d’une capitale, ça revient à quoi ? Parce que, par endroit, dans certaines constitutions, l’actuelle, je ne la reconnais pas parce que je ne l’ai pas votée, s’il arrive que dans une constitution, il est prévu et dit expressément dans la constitution que le Tchad a pour capitale N’Djaména, la décision de déplacer, de créer une nouvelle ville dans le cadre de placement d’une capitale, induit la modification d’une constitution, parce qu’il est prévu dedans que la capitale du Tchad se trouve être N’Djaména. Donc, au-delà de l’aspect politique, juridique, il y a des aspects techniques liés à la modification du code d’urbanisme que je viens d’évoquer. Moi, j’ai qualifié ça d’idiotie, c’est par manque d’intelligence de ce gouvernement, de sa capacité à gérer cette question qui est urgente, mais pas trop complexe, des inondations.
Si pendant 30 ans, avec plus de 20 ans qui ont engrangé les ressources du pétrole par le pouvoir en place, parce que c’est sa suite qui continue, on aurait dû, au moins faire de la capitale N’Djaména, une véritable capitale, même si au départ de la création de N’Djaména, il n’y avait pas eu un plan d’urbanisme, en termes de voies et réseaux divers. Je parle de l’absence du réseau d’urbanisme parce que chez nous ici, à chaque fois, ce sont les populations qui devancent l’aménagement du territoire. Vous savez, il y a un phénomène en socio-anthropologie qu’on appelle la gentrification. Aujourd’hui, la ville capitale, N’Djaména, n’a pas de bornes. Et, du fait du phénomène de gentrification, les gens vendent leurs biens à l’intérieur, ils sortent en dehors de la capitale et on repousse les limites de la capitale sans contrôle, sans aménagement. Pourtant, l’aménagement du territoire précède les populations. Elle vient avant les populations. Mais ce sont les populations qui devancent l’aménagement du territoire. Donc, ce sont ces questions-là qui nous ont amenés aujourd’hui dans ce foutoir-là où on n’arrive même pas à gérer la question des inondations. Ça c’est un aspect. Deuxième aspect : vous savez, quoiqu’on peut faire – on peut déplacer la capitale pour l’amener où – le Tchad fait partie de l’échelle des pays à risque des phénomènes de changement climatique sur les 4 premiers en Afrique ici, et occupe aussi un rang sur le plan mondial sur l’échelle des pays à risque, et qui sont les pays les plus directement exposés. Mais est-ce la solution…
Si pour gérer une inondation, le mieux c’est de faire déplacer la ville, vous allez la déplacer dans quelle partie du Tchad qui ne serait pas inondée dans 10 ans, dans 20 ans… Ce n’est pas ça. Il faut, peut-être, le ministère de l’Aménagement du territoire, voir avec tous les ministères du développement, ils sont 4 ou 5, mis ensemble, en ouvrant un débat national sur cette question, de voir techniquement, juridiquement, qu’est-ce qu’on peut faire face à ce phénomène de risque lié au changement climatique. En ce moment, on peut décider de ce qu’on peut faire, mieux, on aurait dû prendre sur 10 ans comment reconstruire une capitale, comment reconstruire une ville. Il s’agit de comment reconstruire une ville si cette ville a été mal fixée et mal bâtie. Mais on ne décide pas créer une ville dans ce contexte précis.
Vous savez, il y a un autre phénomène de surpopulation ou pour le besoin de décentralisation, de sécurité, peut amener un état, dans le cadre strict de respect de procédure, de déplacer une capitale. Mais, nous ici à N’Djaména, on est 3 000 000 de population, il y a assez d’espaces pour les populations, il n’y a pas de saturation. Si je prends le cas de Lagos par exemple, la ville de Lagos seule, il y a 10 ans, faisait 10 000 000 de population. Ce qui fait qu’ils ont atteint un niveau de saturation où vous pouvez quitter, par un trafic pédestre, ou en voiture, pour faire 1 km. Vous allez prendre 2 heures du temps. C’est comme ça que les gens sont décidés de déplacer la capitale de Lagos à Abuja. Il y a des raisons, on ne déplace pas une capitale pour des raisons d’absence de solutions de gestion des inondations. Donc, voilà un peu très brièvement ce que je pourrais vous dire sur cette question.
Comme je l’ai dit tout à l’heure, en plus de 20 ans d’exploitation du pétrole, le Tchad n’a même pas une ville. Aucune. Aucune ville du Tchad ne répond aux critères d’une ville moderne, y compris la capitale qui ne répond même pas aux critères d’une ville moderne. Si N’Djaména répondait aux critères d’une ville moderne, je ne sais pas comment vous avez fait en venant ici à mon bureau. On est en face d’une Avenue qu’on appelle Avenue du 10 octobre. Et cette avenue-là, c’est construit avec l’argent du pétrole. Mais regardez son état de dégradation où en ce moment, les gens la traversent en pirogue. Mais, on aurait dû procéder par un plan de développement d’une ville. Et on peut, tous les 10 ans construire une ville. On peut reconstruire N’Djaména sur la base de l’existant.
Mais je ne pense pas que créer une ville est une solution. Je crois que ce sont des promenades politiciennes simplement de ce gouvernement en place. Puisqu’ils n’ont rien à offrir, rien à faire, ils s’adonnent à des promenades, au lieu de déplacer le débat sur des questions essentielles et sur leur incompétence de gérer les questions urgentes des populations tchadiennes. Quand on crée une ville, c’est suivant une opportunité. D’ailleurs, je fais un tiret là-dessus pour en terminer : quelles sont les capacités financières, techniques et des ressources humaines dont le Tchad dispose pour envisager un projet faramineux comme celui de créer une ville nouvelle ? En ce moment, le Tchad peine, ne serait-ce que, par rapport à l’état d’urgence, qu’ils ont déclaré il y a quelques temps. Ils n’ont même pas de moyen. Mais quand vous voulez créer une nouvelle ville, il faut avoir les moyens qu’il faut, une surface financière conséquente pour envisager, ne serait-ce que les études de faisabilité et la localisation. Parce qu’il faut d’abord choisir un site, le localiser, procéder aux études techniques, et puis, en ce moment, ce sont les études qui peuvent conclure que si oui ou non par rapport au site que vous avez choisi, on peut fixer une ville ou pas. Ne serait-ce simplement au niveau des études de faisabilité dont l’opportunité, l’étude technique, l’étude financière…, à ce niveau même, le Tchad n’a pas la capacité financière en ce moment précis où toutes les ressources du pays sont ficelées par un banditisme financier exécrable. C’est-à-dire, au niveau simplement de l’étude de faisabilité, nous n’avons même pas l’argent nécessaire pour le faire, encore plus qu’il faut maintenant déployer toute la technicité, le matériel qui va avec, les ressources humaines qu’il faut pour pouvoir envisager et réaliser un tel projet sur la base d’une durée de combien d’années, 10 ans, 15 ans, 20 ans, et la relocalisation, je ne pense pas. Pour moi, ce genre de promenade inutile, il faut arrêter parce qu’un gouvernement responsable ne peut pas envisager de telle chose.
Dr Ali Simei Guesse, Juriste-politiste, consultant en politiques publiques et enseignant-chercheur à l’Université de N’Djaména
“La création d’une ville nouvelle est un mensonge d’État. N’Djaména n’est pas saturée. Il faut l’harmoniser au rang des villes modernes puisqu’elle est restée un gros village”
Les Tchadiens de ma génération se souviendraient des grands projets datant des années d’indépendance – chemin de fer transsaharien traversant le Tchad, barrage des chutes Gauthiot pouvant alimenter la sous-région, Afrique centrale – enseignés au cours de géographie du Tchad. Ils se souviendraient de l’existence de la Direction générale des grands travaux (Dggt) logée à la présidence de la République sous le règne de Déby père. Ils se souviendraient du projet de construction d’un grand aéroport de type A à Djarmaya, de projets de logements sociaux, et la liste n’est pas fermée. La construction d’une nouvelle ville vient allonger cette liste et constitue ce qu’il convient d’appeler le mensonge d’état. L’exécutif tchadien serait passé maître dans cet exercice. Toutes les occasions sont bonnes pour distraire, manipuler et mener par le bout du nez le peuple tchadien. Ce peuple amorphe, docile et meurtri au demeurant.
Ce projet d’une nouvelle ville est un faux-fuyant, ou mieux une approche consistant à détourner l’opinion nationale des soucis majeurs auxquels les Tchadiens sont confrontés tels l’absence d’eau et d’électricité, la cherté de vie, la famine, les tueries de masse, la digue du 9e arrondissement, mais surtout les inondations sur la quasi-totalité des provinces du Tchad. Un gouvernement sérieux et compétent se doit d’agir en mobilisant toutes les ressources, y compris l’armée pour y faire face. L’expertise extérieure ne doit pas être du reste. Les ingénieurs tchadiens résidant au pays et ceux de la diaspora devraient être mobilisés à cet effet.
Malheureusement, au lieu de cela, on sert aux tchadiens un autre plat : la nouvelle ville. Et ce, sans harmoniser la ville de N’Djaména au rang des villes modernes. Personne ne conteste le constat que N’Djaména soit restée un gros village. Personne ne contestera non plus l’opportunité qu’une commission soit mise en place pour la moderniser, la porter au rang de ville capitale. N’Djaména reste une poubelle, un dépotoir des temps modernes où il n’existe ni route, ni éclairage public, ni canalisation d’eau, ni construction des maisons aux normes, ni espace vert, ni aire de jeux, ni plan d’aménagement, ni un schéma, etc.
Personne n’est contre la création d’une nouvelle ville. Les exemples de création de nouvelles villes à travers le monde sont légion. Malheureusement, rien ne justifie cette création, lorsqu’on sait que N’Djaména n’est pas saturée. Contrairement aux villes qui comptent plus de vingt millions d’habitants, N’Djaména n’en compte pas plus de trois millions.
Seules deux raisons égoïstes peuvent justifier un tel projet. Premièrement, trouver un plan d’enrichissement illicite grâce à un projet bancable, comme celui de la construction de la digue du 9e arrondissement afin d’empocher les 20%, 30% voire 50% avant de disparaîre. Ce qui pourrait être qualifié d’abus d’une charge publique à des fins privées. Deuxièmement, éluder les vraies préoccupations des populations, notamment les inondations en cours, la stratégie d’évitement, tout simplement.
Dr Évariste Ngarlem Toldé, acteur de la société civile
“Un tel projet doit être soumis au vote référendaire… Mais ce qui urge, il faut chercher plutôt à résoudre le problème d’inondation”
Ce n’est pas clair dans ma tête comme dans celle de beaucoup de tchadiens parce que les explications semblent varier d’un responsable à un autre. Et lorsque les thèses défendues se contrarient, et se contredisent, cela veut dire que les gens ne se sont pas entendus ou ne savent pas où est-ce qu’ils vont. Et puis, voilà une commission qui siège déjà à Hadjer-Lamis, on ne sait pas trop. Toutefois, ce n’est pas une mauvaise chose de songer à N’Djaména 2 ou N’Djaména bis. Si c’est le cas, cela doit l’être pour tous les chefs-lieux des provinces sinon, pourquoi le choix de N’Djaména ? On ne peut pas vouloir délocaliser la capitale sans pour autant penser aux autres chefs-lieux des provinces du pays. Bon, ici, je crains pour ma part qu’on va chercher à endetter le pays, à faire des prêts auprès des instances internationales, de la Banque mondiale (Bm), du Fonds monétaire international (Fmi), des partenaires, … Et on vivra encore longtemps sous des dettes. Aujourd’hui, c’est comme ça que le pays fonctionne et on ne se l’imagine pas. Mais encore si c’est pour bien gérer, ce sera bon. Mais non, c’est pour remplir les poches de certains responsables. Malheureusement, c’est ce qui arrive dans la plupart des cas.
Voilà, ils ont un plan derrière la tête, chacun a son pourcentage et puis ce qui sera même injecté dans ce projet ne représentera même pas les 10 ou 15% de ce qui sera prêté ; et contre quel taux de remboursement ? Donc, c’est un tas de questions qui ne permet pas de lancer juste un projet et puis dribbler un peu les Tchadiens sur les vrais problèmes ; même si ces problèmes d’inondations qui font penser déjà à une ville nouvelle ou une nouvelle ville, je ne sais plus moi, il faut plutôt chercher à régler le problème de ces inondations-là, parce que là, c’est actuel, c’est maintenant et il faudrait qu’on trouve une solution et on verra mieux plus tard ce qu’il y aura lieu de faire.
Le moment en effet est très mal indiqué pour jeter à la figure du peuple une telle nouvelle. D’aucuns trouveront que c’est une très bonne nouvelle, d’autres estimeront que c’est de la poudre aux yeux. Donc, l’occasion n’est pas indiquée. Et puis, une telle décision ne peut se faire que par référendum. Il faut demander l’avis du peuple. On ne peut pas déjà comme ça lancer l’idée, mettre sur pied une commission et puis on avance comme si c’est approuvé par tout le monde. Il y a une question de méthode. Une façon de faire qu’il faut respecter. Parce que ça engage l’avenir et le devenir de notre pays. Il faut que le peuple soit consulté. Ça doit être par référendum. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Si c’est par référendum, je crois que c’est le peuple qui tranchera, même si on sait que les résultats de vote sont toujours truqués, on aura quand même essayé de soumettre ça au vote référendaire.
Propos recueillis par Toldé Samson et Lissoubo Olivier Hinhoulné
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.