Les lieux de culte ont rouvert respectivement les 26 pour les fidèles musulmans et 28 juin 2020 pour les fidèles chrétiens excepté ceux de l’église catholique qui ne pourront prendre part aux messes que le 11 juillet 2020. Quant aux mesures édictées par le gouvernement, leur mise en œuvre ne fait pas l’unanimité.
Grande mosquée Roi Fayçal, 26 juin. A quelques heures de la grande prière du vendredi, 12 heures 30, l’atmosphère qui était terne, il y a quelques mois se détend. Les fidèles musulmans, la plupart, de blanc vêtus, tapis de prière en mains, venant de tous les coins de rue hâtent les pas. A l’entrée de la mosquée, des dispositifs de lavage des mains sont installés, même si ce n’est pas tous les fidèles lavent systématiquement leurs mains. Deux agents de sécurité, postés à côté d’une guérite s’assurent que tous ceux qui y entrent portent de masques. Mais au fur et à mesure que le nombre de fidèles augmentent et à l’approche de l’heure de la prière, ces agents de sécurité sont débordés et n’arrivent plus à contrôler. Ils lâchent prise et beaucoup de personnes sont entrées sans masque.
A part ces contrôles qui n’ont pas été une réussite, l’on ne voit pas de thermo flash pour prélever les températures. Si à l’intérieur de la mosquée, une distance d’au moins un mètre est observée, les retardataires, installés hors de l’édifice, n’ont pas respecté la distanciation physique. Certaines habitudes étant têtues, beaucoup de fidèles se sont serrées les mains avant comme après la prière. Au revoir le respect des mesures d’hygiène.
Ravis de se retrouver après plus de trois mois, il y en a qui se sont donnés des accolades. L’on a observé cette ambiance carnavalesque dans la plupart des mosquées visitées au premier jour de la réouverture des lieux de culte.
Dans les églises, l’ambiance est joviale. A la réouverture des portes de l’Eglise évangélique numéro 12 de N’Djaména, l’on observe l’engouement des enfants et adultes, venus célébrer le culte. A l’entrée de l’église, les agents de sécurité sont placés pour orienter les fidèles mais surtout vérifier le port du masque. “Notre travail c’est d’abord vérifier si les fidèles respectent le port du masque. On ne peut permettre à une personne qui n’a pas de masque de faire son entrée à l’église”, affirme l’un d’eux.
A l’intérieur de l’église, la distanciation sociale s’observe entre les fidèles assis sur les bancs. Compte tenu de l’effectif considérable des fidèles de l’EET12, les responsables ont décidé de faire deux cultes les semaines à venir afin de respecter la distanciation sociale. Pour le Pasteur de l’EET 12, Doundarial Moussa, les fidèles n’ont pas perdu espoir de se retrouver malgré la fermeture des lieux de culte. “Tout ce que Dieu fait est bon, c’est pourquoi il nous a permis de nous retrouver de nouveau pour l’adorer”, s’est-il réjoui.
A la fin du culte, le modérateur rappelle aux fidèles de ne pas se serrer les mains à la sortie. Chose que les fidèles trouvent normale. “Nous avons cette envie de serrer les mains de nos frères et sœurs et nous donner des accolades après avoir passé trois mois à la maison. Mais pour notre sécurité et celui des autres, nous devons observer ces mesures”, convient un fidèle dans la cour de l’église.
Adje Mberoua Carlos et Mendjiel Virginie, stagiaires