Dans le sud du pays, notamment dans les provinces du Mandoul, du Moyen-Chari, les deux Logone voire la Tandjilé, dans le département de Mayo Lemié et même dans certains quartiers de N’Djaména où vivent des jeunes démunis, des personnes se comportant comme de vrais négriers font miroiter à ces jeunes, des espèces sonnantes et trébuchantes pour les vendre à des particuliers. Le plus souvent à des généraux qui les exploitent dans les champs ou comme bouviers.
Généralement, ces jeunes sont convoyés vers l’est du pays, parfois vers le Hadjer Lamis où ils travaillent dans des conditions pénibles, dégradantes et humiliantes. “Pour les enfants qui vont à l’est, ce sont des circuits de commercialisation avec la complicité de certaines autorités et surtout des femmes impliquées. Nous avions démantelé un réseau entretenu par une femme à Moundou, à Sarh aussi c’était une femme vendeuse sur le marché qui se livre à cette sale pratique. Ce sont elles qui sont chargées d’amadouer les jeunes, les duper et les attirer dans le filet des acheteurs. A Guelengdeng, c’est pareil. C’est de l’esclavagisme moderne”, dénonce Ngafwe Lamtouin Lagassou, chargé de planification et de suivi à la Ltdh. Ce phénomène s’observe aussi dans certains quartiers de N’Djaména comme Paris-Congo. “Il y aussi des jeunes de Paris-Congo et autres qu’on trompe pour les emmener vers Bokoro travailler dans les champs de sésame. On les trompe avec de la bière, et une somme 60.000 ou 70.000 francs. Un véhicule gros porteur les convoie et on les exploite dans les champs de certains généraux. Les jeunes sont frappés et réveillés vers 3 heures du matin pour travailler dur, on leur donne la même eau que boivent les bétails, ils se couchent tard vers 22 ou 23 heures. Donc, on trouve les éléments d’esclavagisme, d’enlèvements, de maltraitance”, martèle Baldal Oyamta.
Des situations qui nécessitent une réponse prompte et adéquate des pouvoirs publics.
TD