L’Association des jeunes pour l’animation et le développement rural a lancé ce mardi 3 novembre 2020, la campagne sous le thème “comprendre et combattre les enlèvements contre rançon dans le Logone oriental, le Mayo-Kebbi géographique, le Mandoul et la Tandjilé”. Pour ce faire, l’association prévoit plusieurs activités à commencer par ce point de presse au cours duquel elle a présenté un T-shirt conçu pour la lutte sur lequel est écrit “plus jamais ça’’.
“Il suffit de l’acheter pour sauver symboliquement des vies”, a expliqué le président de l’association, Deuba Rodrigue. Les autres activités sont entre autres, la publication dans les prochaines semaines à travers leur consultant et analyste, Déli Nestor, d’un livre comportant 20 propositions pour mettre fin aux enlèvements. Avec le concours des uns et des autres, d’autres activités de sensibilisation seront organisées à N’Djaména et dans les provinces touchées pour emmener les autorités à s’impliquer davantage dans la lutte contre ce phénomène et la population victime à refuser de reverser les rançons et à collaborer avec les agents de sécurité qui interviennent souvent tardivement.
Face au laxisme des autorités tchadiennes, Deuba Rodrigue s’est adressé directement aux élites et aux cadres ressortissants des régions touchées. “Chers aînés, vous êtes nombreux, vous avez occupé et vous occupez encore de plus hautes fonctions dans l’administration tchadienne. Qu’attendez-vous pour vous engager dans cette guerre de libération ? Le patriotisme passe avant tout par la charité et l’amour de vos parents que les criminels appauvrissent, désarment et tuent sans remords. Etes-vous heureux de manger, de boire et de vivre dans des palais somptueux pendant que des ravisseurs et des criminels enlèvent vos parents comme des rats et les considèrent comme des marchandises ?”, a-t-il interrogé.
C’est depuis bientôt 20 ans que les enlèvements contre rançon s’enlisent dans les zones transfrontalières (Tchad, Cameroun, Centrafrique). Le montant minimum de rançon exigé pour libérer un otage s’élève à un million de francs CFA. Certains ravisseurs ont même exigé jusqu’à 15 millions pour libérer un otage.
Lanka Daba Armel