C’est l’annonce faite par Patalet Géo, le ministre en charge de la Culture, à la journée porte ouverte organisée par la Coordination des artistes tchadiens (Conat), le 27 novembre 2020 à l’espace culturel Talino Manu.
Une journée qui n’a pas véritablement drainé les artistes et illustrée par quelques stands. Parmi les plus visibles le cinéma, la littérature, la peinture, la mode et le stylisme. Le ballet Irifé et le groupement des danses folkloriques ont exhibé quelques pas de danse au passage du ministre, qui a parcouru ces stands à la va-vite. Avant son arrivée, on murmurait que chaque corporation devait échanger avec lui et remettre ses doléances, mais au final c’est un mot et un discours qui ont eu lieu.
Masngar Jonas Massengo le coordonateur de la Conat dans son mot, est revenu sur le contexte actuel de la Covid-19 qui continue de toucher durement le secteur artistique et culturel. Des artistes dont la survie reste tributaire de leurs prestations scéniques, mais qui continuent d’être en chômage forcé sans perspectives. Il a situé le cadre de la journée portes-ouvertes, la première du genre à être organisée comme une instance de réflexion et de dialogue, afin de permettre aux artistes et au ministère de tutelle, de contribuer librement en partageant leurs expériences et en projetant leurs réflexions sur le devenir des secteurs artistiques au Tchad. Mais aussi une occasion pour pouvoir engager un processus de relance immédiate des activités artistiques et culturelles. Le vœu formulé par la Conat est d’instaurer de nouvelles modalités relationnelles qui permettront de dépasser les rapports existants, afin de réorienter les relations entre les artistes, le ministère de tutelle et le public. Face à l’état végétatif dans lequel vivent les artistes, la Conat plaide pour la mise à disposition d’un fonds de secours et de solidarité aux sociétaires des artistes du Bureau tchadien des droits d’auteur (Butdra), un appui conséquent pour le renforcement des capacités des espaces culturels publics et privés, les corporations et les festivals en compensation aux manques à gagner occasionnés par les mesures de contingences prises par le gouvernement, et l’accélération du processus d’organisation du forum national sur la politique culturelle au Tchad et le statut de l’artiste tchadien.
50 millions accordés aux artistes et deux projets de loi en cours
En réponse, le ministre Geo admet que le paysage de la création contemporaine tchadienne se révèle de plus en plus vivant et dynamique, face au public ainsi que dans les créations et dans la vivacité des projets artistiques qui sont proposés à divers niveaux. Pour lui, la Conat, association interprofessionnelle, est un cadre d’échanges constructifs. Et c’est cet esprit d’équipe et de vie en symbiose qui a permis la production d’un document sur le projet de statut des artistes tchadiens. Lequel document sera désormais un fil conducteur pour l’ensemble des artistes ainsi qu’à l’administration de tutelle. C’est pourquoi, il demeure très attentif aux initiatives venant du monde artistique, et reste disposé à répondre promptement et efficacement aux sollicitations diverses pleines de fondement, dit-il. Geo a profité de l’occasion pour informer que les priorités du ministère prennent en compte la création de nouveaux lieux à vocation artistique et la multiplication des grandes manifestations à caractère national.
Geo reconnaît aussi que la propagation du coronavirus a eu des conséquences sur les activités de tous les artistes et des promoteurs des manifestations culturelles. C’est pourquoi avance-t-il, “le Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, soucieux de la dure période que traverse les artistes, a accordé une modeste enveloppe de 50 millions de francs CFA sur le fonds Covid”.
Le ministre a annoncé la création d’un comité composé des cadres du ministère, de la Conat, de l’Unocat et du Butdra pour définir les critères d’éligibilité à ces fonds. L’autre annonce est celle de deux projets de loi portant respectivement sur le statut des artistes tchadiens et la création d’un fonds d’appui aux artistes. Ils seront bientôt examinés en conseil des ministres et transmis à l’Assemblée nationale, a-t-il conclu.
Roy Moussa
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