“Yanlom’s Prod” en mutation

Après Paris (France) en juillet 2023 pour son lancement, l’association Yanlom’s Prod s’installe officiellement à N’Djaména (Tchad) ce mardi 30 avril. L’annonce est faite à travers une conférence de presse organisée par le staff de l’association, à la médiathèque éphémère de l’Institut français du Tchad au sein de l’espace Talino Manu.

“Je vois que les enfants démunis, malades et vivant avec un handicap ne sont pas accompagnés comme il le faut, et même si je ne suis pas millionnaire, je viens juste avec une proposition. Je solliciterais l’accompagnement des personnes de bonne volonté en terme de partenariat et sponsoring, pour la mise en œuvre pratique de ces activités et l’atteinte de nos objectifs” rappelle la présidente de ladite association, Solkam Yanlom Félicité. Elle informe que l’idée de sa création a germé au Tchad et porté sur les fonds baptismaux à Paris (France) en juillet 2023, par une soirée caritative lors de son lancement officiel, pour collecter des fonds. Ce qui a permis d’apporter des jouets aux enfants malades et en situation d’handicap à l’hôpital Necker de Paris, ainsi que ceux de N’Djaména, Sarh et aux personnes en situation d’handicap en République démocratique du Congo.

L’objectif premier de l’association situe Solkam Yanlom Félicité, n’est pas culturel mais d’abord social. A travers cette structure, elle envisage apporter le sourire et l’espoir à toutes personnes nécessiteuses (personne âgée, enfant démuni, malade et vivant avec un handicap) dans les centres hospitaliers et foyers à l’insertion par le biais d’ateliers artistiques, aux actions dans les prisons. Éduquer la population sur les dangers de la route (sécurité routière) fait partie des priorités de ladite association renseigne-t-elle. Pour ce qui est de son aspect culturel, Solkam Yanlom Félicité fait partie des rares femmes à manager un artiste, en l’occurrence son petit frère le musicien Moussa Aimé, et ambitionne à travers son association, faire connaitre l’art et la mode tchadien au-delà des frontières. Elle relève qu’il y a une grande potentialité culturelle tchadienne à valoriser et à exporter. Avec enthousiasme et détermination l’association Yanlom’s Prod compte s’appuyer sur d’autres associations et structures d’accompagnement, bien structurées ici au Tchad, pour un accompagnement dans son domaine d’intervention pour aider à donner du sourire au nécessiteux.

Honorer la mère d’une assistante sociale

Pour la petite histoire rappelle-t-elle, le motif de la création de l’association Yanlom’s Prod est d’immortaliser la mémoire de Feue sa mère Charlotte Ouagadio, une assistante sociale, qui a consacré toute sa vie aux autres, surtout les enfants de la rue. En adoptant la plupart de sa pensée, Solkam Yanlom Félicité a ajouté une touche particulière qui consiste à porter secours aux personnes âgées, les enfants démunis, malades et en situation de handicap. L’idée de jumeler la musique à l’accompagnement des personnes âgées est une expérience personnelle vécue. “Ma mère malade sur son lit d’hôpital, vivait ses derniers instants sur la terre des hommes, lorsque le médecin venait de m’avouer avec précision, qu’il lui restait 6 heures de temps à vivre. Cela a eu sur moi un effet comme une onde de choc. Il était 10h lorsqu’il m’annonça la triste et douloureuse nouvelle. Aussitôt j’ai appelé mon petit frère musicien (Moussa Aimé), lui ai demandé d’entrer en studio et composer une ode en mémoire de notre mère mourante. En clair, il était question pour lui de chanter non seulement pour honorer la mémoire de notre maman pour tous les sacrifices qu’elle a consenti à nous inculquer des valeurs d’humanisme, mais aussi pour lui témoigner notre infini amour. Une heure après, il m’a envoyé la chanson et cela a permis de la maintenir en vie 13 jours durant, car au moment de ses crises, je lui mettais la musique à l’oreille et elle revenait de son état d’inconscience avec un léger sourire comme pour me dire merci ma fille pour la musique. Ainsi elle a pu parler à chacun de ses enfants avant de rendre l’âme ce 4 octobre 2018. Une date que je n’oublierai jamais” se rappelle-t-elle.

Après cette expérience et pour faire son deuil, Solkam Yanlom Félicité décide de travailler à l’hôpital Curie de Paris, spécialisé pour les cancers. A chaque fois qu’elle entre dans la chambre d’un patient en chantant ou en dansant dit-elle, elle remarque que les malades étaient contents et finissaient tous par avouer que ces chansons et danses qu’elle offrait étaient meilleures que la chimiothérapie. Tous étaient unanimes sur les bienfaits des chansons et des pas de danses qu’elle esquissait. Partant de ce constat, elle s’est dit qu’elle pouvait soulager les gens malades avec la danse, la chanson et le sourire. “En somme avec la culture, l’art et un brin d’humanisme, inchallah on arrivera un jour à la Fondation Charlotte Ouagadio. Et j’ai bien voulu exporter les cultures tchadienne, Antillaise, Congolaise, Camerounaise, Ivoirienne, avec lesquelles je travaille déjà avec les artistes de ces pays et aussi avec les artistes Français” informe-t-elle.

Modeh Boy Tresor