Les sacrifices consentis par les travailleurs jusque-là auront été vains. Désormais, plus de salaire les jours de grève. C’est une “haute et claire” décision du président de la République qui a instruit le ministre de la Fonction publique de l’appliquer in extenso. “Étant donné que le Maréchal du Tchad tient à l’exécution ferme de ces instructions, il vous est demandé de prendre toutes les dispositions appropriées à cet effet”, instruit le 15 février dernier, Kalzeubé Payimi Deubet, ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République, au ministre de la Fonction publique. Alors que les travailleurs espéraient obtenir une suite favorable en suspendant leur grève suite à l’indulgence que leur avaient demandée les leaders religieux, cette ferme instruction de la plus haute autorité situe en fin de compte que les revendications des travailleurs (les frais de transport, précisément) ne seront pas satisfaites. Pire, il leur est interdit d’aller en grève qui est pourtant reconnue par la loi. Car, cette pression veut tout simplement dire que les travailleurs, contents ou non, n’ont plus de choix que de continuer à travailler. Ils ne peuvent pas aller en grève, car les jours de grève ne seront plus payés. A l’approche du 28 février, date limite de la suspension de la grève, les espoirs s’écartent. Mais les travailleurs tchadiens se plieront-ils à cette injonction de Déby Itno ?