Affaire dite de “champ de fil”: Youssouf Tom donne la version du parquet

 

Par un point de presse tenu le mercredi 22 juillet 2020 au palais de justice, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djaména, Youssouf Tom, donne la “vraie version” des faits par rapport l’incident macabre ayant opposé un colonel de l’armée tchadienne à un groupe de jeunes au marché “Champ de fil”.

Les faits remontent au 14 juillet 2020. Ce jour-là, une vive altercation a opposé un colonel de l’armée nationale à un groupe de jeunes. La rixe des belligérants a causé des blessés par balle d’une arme de poing détenue par le colonel. Conduit à l’hôpital de l’amitié tchado-chinoise, un des blessés succombe des suites de ses blessures.

Quant au colonel, il a failli être lynché par les jeunes en colère. “Ceux-ci l’ont copieusement tabassé et lui ont causé d’importantes blessures par armes blanches comme l’atteste la vidéo choquante de l’évènement circulant dans les réseaux sociaux. Il a été admis à son tour à l’hôpital de la Renaissance où depuis quelques jours, il est demeuré dans un coma et il n’a fallu que la journée d’hier (mardi, 21 juillet, Ndlr) où il a pu ouvrir la bouche”, raconte le procureur de la République. Youssouf Tom informe que, malgré son état de santé dégradé, le parquet d’instance a décerné un mandat contre lui et des policiers sont installés à son chevet pour s’assurer de l’avoir pour le traduire en justice une fois guéri, et aussi pour éviter une éventuelle vendetta contre lui.

Revenant sur le groupe des jeunes dont la vidéo atteste leur participation à l’attaque collective du colonel, le parquetier informe que six d’entre eux, identifiés ont été arrêtés et placés sous mandat dépôt à la maison d’arrêt de N’Djaména. “Malheureusement, malgré la réponse judiciaire donnée à ce feuilleton dit du marché champ de fil, beaucoup de compatriotes en font une extrapolation dans le but de saper les efforts consentis pour la préservation et la défense des droits humains”, regrette-t-il. Le procureur fait ainsi allusion à plusieurs vidéos qui circulent sur le même sujet avec des contenus différents.

“Depuis le début de cette affaire, des images de cinq personnes ligotées par des militaires, d’un groupe d’hommes en train d’être frappés, d’un homme égorgé et dont la tête est complètement sectionnée, d’un homme dont le sexe est coupé, etc. circulent dans les réseaux sociaux faisant croire au reste des tchadiens et à la communauté internationale que ces jeunes sont torturés, maltraités voire tués par les éléments de sécurité”, fustige Youssouf Tom.

La Rédaction