Les mouvements et associations d’adultes et des jeunes d’actions catholiques de l’archidiocèse de N’Djaména ont organisé le 26 février 2022, une journée de prière et de jeûne sur le site de la basilique au quartier Habena.
Ils sont venus de toutes les paroisses de l’archidiocèse de N’Djaména répondre à l’appel de l’Union des cadres chrétiens du Tchad (Ucct) et des mouvements et associations d’adultes et des jeunes d’actions catholiques. Les laïcs issus de différents mouvements, services, groupes et sympathisants de l’église catholique se sont donné rendez-vous sur le site de la basilique pour cheminer avec Christ, s’apaiser les cœurs et prier suite aux tueries d’Abéché, de Sandanan. Par la même occasion, ils soutiennent leur pasteur, l’archevêque de N’Djaména atteint par des tirs de gaz lacrymogènes lors de la manifestation du 15 février.
“Nous organisons cette journée de jeûne, de recueillement et de prière pour soutenir les familles victimes des actes ignobles perpétrés à Abéché le 24 janvier 2022 et à Sandanan le 9 février 2022 ayant occasionné de lourdes pertes en vies humaines. Nous voulons aussi soutenir dans la prière notre archevêque et pasteur Monseigneur Edmond Djitangar Goetbé qui a été violement offensé et réprimé par les forces de défense et de sécurité alors qu’il était venu le 15 février manifester sa sympathie et présenté ses condoléances aux familles des victimes”, témoigne le président de l’Ucct, Ngaradoum Allandigué. Pour lui, les fidèles réunis ces lieux, demandent à Dieu de toucher le cœur des forces de défense et de sécurité afin qu’elles se convertissent et agissent avec amour, sagesse et professionnalisme à l’égard des concitoyens dans l’accomplissement de leur mission régalienne. La même prière est aussi adressée à Dieu pour soutenir les gouvernants qui s’activent à organiser le dialogue national inclusif, à veiller à la sécurité des citoyens et à l’instauration d’une véritable justice au Tchad. “Les événements d’Abéché et de Sandanan ont montré que la paix est dangereusement menacée dans ce pays et ces événements doivent interpeller la conscience de tout le monde car la paix est la base de tout développement et doit être préservée jalousement. Nous voulons dire à nos gouvernants trop c’est trop et plus jamais ça !”.
Pendant son homélie, le vicaire général Monseigneur Samuel Mbaïrabé Tibingar rappelle que cette journée est baptisée grande prière pour les victimes d’Abéché et de Sandanan et soutien à l’Archevêque métropolitain Edmond Djitangar Goetbé pour ses efforts en faveur de la justice et de la cohabitation pacifique au Tchad.“Il n’y a rien de plus grand et rien de plus beau que de prier pour nos frères et sœurs que nous aimons et qui ont été arrachés par la méchanceté des hommes qui n’ont aucune considération de la vie humaine”, souligne Samuel Mbaïrabé Tibingar. Pour lui, les sentiments qui peuvent habiter les cœurs de tous à cause des frères et sœurs froidement abattus à Abéché et à Sandanan peuvent être ceux de vengeance, de haine, de colère, d’intolérance et c’est humainement normal. Mais les textes choisis pour la présente circonstance situent clairement le contraire. “Ils nous invitent plutôt à la tolérance, à la miséricorde, à la prière et au pardon”, exhorte-t-il. Pour le vicaire général, même si ces paroles sonnent mal à l’oreille habituée à la vengeance, les fidèles chrétiens ne peuvent pas venir se recueillir et prier avec un cœur de vengeance et de haine mais faire la volonté de Dieu qui ordonne le bien et c’est cela leur identité. “Aimez vos ennemis, faites-leur du bien, priez pour ceux qui vous persécutent et vous haïssent. Priez pour leurs conversions afin qu’ils abandonnent leur mauvaise conduite”, s’appuie-t-il sur la parole de Dieu tout en ajoutant que pardonner à ses ennemis n’est pas un acte de faiblesse, ni de lâcheté, ni de peur car, seuls les esprits faibles peuvent penser à cela.
Modeh Boy Trésor