L’année 2020 avait démarré sur une crise entre la fédération tchadienne d’athlétisme et le ministère en charge des sports. Elle s’est achevée encore sur une autre crise entre, cette fois-ci, la fédération tchadienne de football et toujours le ministère. Es-ce une tradition qui veut que chaque ministre en charge du sport nommé ait maille à partir avec une fédération donnée avant d’être relevé?
S’il est un constat qui s’observe, c’est que les fédérations, d’une manière générale, communiquent difficilement, lorsqu’elles ne sont pas en bute à des difficultés. Qu’il y ait des activités ou non, on a l’impression que le souhait est que le mandat coule tranquillement sans anicroches, et à l’abri de ceux-là qui regardent à la loupe, dont les interrogations et questionnements sur de telles pratiques titillent. Et en plus, il est très difficile, voire impossible, d’accéder aux textes de base des fédérations, pour être imprégné de leur mission et cahiers des charges. Souvent, en cas de crise, il est invoqué d’abord le problème des textes statutaires, qu’aucune des parties en conflit ne daigne présenter. Certaines fédérations voient le mandat de leur bureau exécutif arriver à terme cette année 2021. Celle de basketball, dont le mandat du bureau est fini en 2020, avait fait le mort pour se retrouver en 2021. De là, à ce que de l’intérieur les membres fassent des sorties considérées comme une absence de solidarité, il n’y aura qu’un pas qui ne surprendrait que les non avertis. Autre remarque est l’option des listes électorales à l’approche des élections. Finalement s’avèrent-elles véritablement bénéfiques, lorsqu’on constate que durant les mandats, en interne, les brouilles et bisbilles surgissent et naissent ça et là. Ce qui bloque souvent le fonctionnement et impacte négativement sur la discipline. Le cas de la Fédération tchadienne de handball, dont le mandat du bureau exécutif finit cette année, est un exemple patent. Le président et son secrétaire général se vouent une inimitié sans pareil, au point d’impacter négativement sur la marche du handball tchadien quatre années durant, tant sur le plan national qu’international. Il a fallu un sursaut à la ligue provinciale de handball de la commune de N’Djaména, dont le bureau est élu en février 2020, pour relancer difficilement les activités, Covid-19 aidant, et finir l’année par l’organisation d’un tournoi Play Off qui relance le championnat 2020-2021.
2021 est une année électorale pour quelques instances dirigeantes sportives, dont les bureaux exécutifs doivent être reconduits ou renouvelés au gré des textes de base. C’est le temps de la séduction, des torpilles et entourloupes, des micmacs et coups fourrés, des révélations, … qui s’annoncent. A l’heure des bilans, comme d’habitude, si les assemblées générales se tiennent sans anicroches, on verra dans la plupart des cas, les rapports moraux passer rapidement comme des messages téléphoniques, tandis que des oreilles vont se dresser et les regards paraître étonnés quand il sera question des chiffres (bilans financiers). Pour ceux qui ont déjà rempilé, ce sera un ouf de soulagement de quitter avec la satisfaction du devoir accompli. S’ils veulent bien partir et que leurs textes s’y conforment. Ceux qui voudront se représenter, quel que soit leur actif ou passif, tenteront toujours l’opération de charme avec les manières qui sont connues. Et telles des cygnes femelles toujours appâter par le chant du mâle, les mêmes qui constituent l’électorat se laisseront courtiser et séduire, contre des espèces sonnantes et trébuchantes, ou des promesses sans lendemain, parce qu’ils joueront aux amnésiques. Ils oublieront que l’intérêt général est la sauvegarde et le développement de leur discipline de base, reléguée aux oubliettes, au profit des intérêts qui sont autres que ceux des sports.
Le ministère aussi ne semble pas très enclin à tirer la sonnette d’alarme en temps réel, de manière officielle, pour éviter qu’on crie haro sur lui tout le temps, lorsqu’il retire la délégation du pouvoir. Alors que tout semble se passer en sourdine dans les deux sens, c’est à l’approche des échéances, lorsqu’il y aura mésentente ou conflit d’intérêt, que l’opinion aura droit à des cacophonies, dont elle s’en passerait volontiers. En date du 25 août 2020, deux arrêtés ministériels (027 et 028) ont été rendus publics. Le premier, portant Statut type des fédérations nationales et associations à vocation sportive, traite de l’organisation de l’assemblée générale ordinaire et élective, de la représentativité du ministère en qualité d’observateur (section 1), du dépassement de mandat (section 2), des conditions de l’organisation du championnat national, de la participation aux compétitions nationales et internationales (section 3) et des dispositions générales (section 4). Ce qui plante le nouveau cadre règlementaire en ce qui concerne l’organisation de l’assemblée générale élective. S’il est bien compris entre les lignes, en principe, des problèmes et difficultés seront évitables, et ne devront pas, de manière récurrente, entrainer des crises ou bras de fer répétitifs.
Roy Moussa