Colère des fédérations nationales et associations sportives

Les présidents des fédérations nationales et associations à vocation sportive, ont fait un point de presse le 28 août 2022, pour revendiquer auprès du ministère en charge des sports, le règlement des dettes et subventions des conventions d’objectifs.

Pour leur porte-parole, Me Tchang Wei Tchang Houloulou, il est question de faire comprendre à l’opinion nationale les difficultés financières qui asphyxient les fédérations nationales depuis quelques années. L’année dernière, informe-t-il, un mémorandum a été signé par toutes les fédérations nationales et associations à vocation sportive, pour revendiquer le paiement des dettes des activités antérieures, qu’elles ont préfinancées. Le montant total des préfinancements s’élève à 406 925 080 francs CFA.

«Lesdites dettes sont constituées des chèques sans provisions servis par l’Office national de la jeunesse et des sports (Onajes) pour les missions effectuées avec l’aval du ministère de tutelle. Les emprunts des créanciers remontent à 2018 pour certains et 2019 pour d’autres », rappelle-t-il, avant d’ajouter que les parents des athlètes qui ont effectué ces missions depuis des années, les accusent à tort d’escroquerie et d’exploiter leurs enfants. Des athlètes qui menacent d’entreprendre des actions légales pour entrer en possession de leurs dus, puisque beaucoup de responsables des fédérations nationales ont maille à partir avec eux.

Cette situation a amené les présidents des fédérations à envoyer un mémorandum au ministre en charge de la jeunesse avec copie au premier ministre de la transition. Des instructions ont été données par le secrétaire général de la présidence le 20 avril 2022, après celle du premier ministre du 5 octobre 2021, au ministre des Finances et du budget, à l’effet de payer ces dettes, a-t-il informé. Malheureusement, elles sont restées sans suite jusqu’à ce jour.

 

Le non-respect des conventions d’objectifs

Me Tchang rappelle que les fédérations nationales ont signé des conventions d’objectifs avec le ministère de tutelle, pour permettre d’aller vers des performances. Elles doivent normalement être mises en œuvre depuis janvier 2022, puisque les activités y afférentes ont été planifiées tout le long de l’année en cours. Les fédérations avaient cru  au ministère de tutelle, pour un nouvel élan du sport tchadien, puisque l’esprit de la convention d’objectifs est de tenir les fédérations comptables des résultats. Cela après une étude minutieuse avec la direction des sports de haut niveau, et de la direction générale des sports avant sa validation. Malheureusement, c’est un rêve étouffé dans l’œuf, dit-t-il, un rêve devenu cauchemardesque et l’année 2022 est la pire des années sportives connues par les fédérations nationales sportives, soupire Me Tchang.

Une année où les athlètes ont été absents des scènes internationales par faute de financement des fédérations. Quelques rares athlètes qui ont pu effectuer des sorties l’ont été grâce à l’appui financier du Comité olympique et sportif tchadien (Cost), ou des efforts individuels: « Les sportifs qui sont sortis par des efforts conjugués sont humiliés lors des grandes compétitions, à cause de l’impréparation faute de moyens, ils ont perdu leurs performances. Pour la première fois, les fédérations comme le judo, karaté, taekwondo, tir à l’arc, lutte, handball ont raté les plus grands évènements sportifs au niveau africain et mondial. Tous les athlètes qui doivent accumuler les points qualificatifs pour les grands jeux à l’exemple des jeux olympiques, championnat du monde, ont perdu leur rang au niveau mondial et de facto au niveau africain pour non-participation aux compétitions. A l’heure où nous faisons cette déclaration, certaines fédérations sont amendées pour avoir déclaré forfait, pour non-participation aux compétions phares au niveau continental et mondial, tandis que d’autres sont en instance de suspension pour avoir été inactives pendant toute la saison », a-t-il attiré l’attention.

Les présidents des fédérations nationales n’arrivent plus à contenir la grogne des athlètes qui réclament leurs dus, puisque cela fait plusieurs années que leurs primes ne sont pas payées. Cette sortie est la première action, prévient le porte-parole Me Tchang, qui prévoit d’autres actions de grandes envergures, pour permettre aux fédérations nationales d’entrer dans leurs droits et payer les athlètes. Sans cela, la qualification des sportifs aux Jo 2024 reste problématique et compromise.

 Roy Moussa