Le centre de formation des métiers “Cornelia Connelly”, situé à Amtoukoui dans le 7ème arrondissement, offre une série de formations professionnelles aux filles pour leur autonomisation socioéconomique.
Créé en 1995 par les sœurs du “Saint enfant Jésus”, le centre forme des filles et femmes en hôtellerie, couture, informatique, anglais et alphabétisation. Ici, la priorité est accordée aux filles-mères, filles déscolarisées et veuves. L’objectif premier du centre est de contribuer à l’épanouissement des femmes. Mais quelques rares garçons viennent également s’y faire former.
Pour deux ans de formation, les frais y afférents sont de 130 000 francs CFA par an payable en deux tranches.
Selon la sœur Patricia Thomas, directrice dudit centre, le chômage de masse et la pauvreté sont des grands maux qui minent le milieu féminin et l’épanouissement de la femme africaine et celle de la femme tchadienne en particulier. C’est pourquoi les sœurs de “l’enfant Jésus” font d combat ces maux leur credo, “Nous luttons contre le chômage de masse. Nous faisons de ces maux notre credo parce que la femme est une mère de nation et ne doit en aucun cas souffrir. C’est pourquoi, nous les formons pour qu’elles soient au centre de leur destin et elles doivent aussi se voir capables de tout”, souligne-t-elle.
Pour certaines étudiantes, d’après ces formations qu’elles reçoivent, elles estiment être capables de se pendre en charge et de réaliser leur rêve dans les années à venir. “J’ose croire qu’à la fin de ma formation, je réaliserai mon rêve, qui est de devenir une styliste et avec ça, je pourrai aussi me prendre en charge”, relate Nemercie Armelle, étudiante en 1ère année de formation en couture.
“Le courage maintient l’espoir et l’espoir fait vivre”, dit un adage populaire. Pour certaines étudiantes, bien qu’elles aient laissé l’école aux cours moyens, elles espèrent un avenir meilleur grâce à ces formations qu’elles suivent, “Malgré le fait que j’ai laissé l’école tôt, grâce à cette formation, j’envisage un meilleur avenir”, se console Kadji Dingar, étudiante en 2ème année d’hôtellerie.
Les difficultés
Espérer une vie aisée, c’est aussi apprendre à faire face à des difficultés. A cet effet, le centre Cornelia Connelly, qui fait de l’épanouissement des femmes son credo, rencontre des difficultés d’ordre financier, matériel, etc. Le centre est en manque d’outils d’apprentissage pratique comme les machines à coudre, d’électricité et bien d’autres. Pour la directrice, sœur Patricia Thomas, toutes ces difficultés sont liées au manque d’engagement de certains parents qui refusent de payer les frais de formation de leurs progénitures. Pour elle, même si le Fonap et l’Essor payent régulièrement les frais de leurs étudiants envoyés dans ce centre, le manque d’engagement de certains parents constitue un véritable handicap. “Nous ne devons pas rencontrer les difficultés, mais c’est le manque d’engagement de certains parents qui pose problème”. Elle déplore aussi le manque d’accompagnement du côté du gouvernement: “Nous ne faisons qu’accompagner le gouvernement dans sa mission de lutte contre le chômage de masse, mais, depuis lors, nous n’avons pas reçu une aide de sa part”, déplore-t-elle. Selon elle, le centre compte bien accompagner les filles après leur formation en les dotant d’outils de travail, comme les machines à coudre, pour leur permettre de s’installer. Mais, les moyens font défaut. “Nous aimerions bien, après la formation, mettre à la disposition de nos lauréats des machines à coudre. Hélas, nous sommes limités par les moyens financiers”, ajoute-t-elle.
Toutes ces contraintes amènent les dirigeants du centre à demander aux parents d’aider les filles après leur formation en leur fournissant du matériel de travail, pour qu’elles puissent mettre en pratique ce qu’elles ont appris. Par ailleurs, ils demandent aussi au gouvernement et aux personnes de bonne volonté d’aider ce centre à poursuivre sa mission de lutte pour l’épanouissement des femmes.
Mitan Maxime, stagiaire