Les partenaires de mise en œuvre du projet “Valorisation de la pratique sportive chez la jeune fille’’ de l’Ambassade de France au Tchad, ont présenté les résultats de la réalisation du projet un an après.
Un projet d’une durée d’un an, mis en œuvre dans le 7e arrondissement, par les partenaires que sont la Fédération tchadienne d’athlétisme (Fta), le Centre d’athlétisme Al Nadja, la ligue tchadienne des droits de la femme (Ftdf) et l’Association nationale des déficients auditifs du Tchad (Andat). Ce projet a regroupé près de 350 filles autour des compétitions d’athlétismes, et a permis la détection des 15 filles aux performances appréciables, dont trois déficientes auditives. Elles sont pressenties pour représenter le Tchad aux Jeux olympiques et paralympiques de la Francophonie qui se tiendront à Dakar (Sénégal) en 2026. Des projections documentaires ont permis de visualiser l’organisation des différentes compétitions réalisées dans quelques établissements scolaires, constater l’ambiance qui a accompagné et d’écouter les plaidoyers faites par les sélectionnées sur leur détermination à s’engager dans l’athlétisme, ainsi que celui de l’Ambassadrice et marraine du projet, la championne tchadienne d’Afrique en titre de tir à l’arc, miss Hallas Maria Abaifouta, qualifiée pour les Jo de Paris 2024. Des films qui ont aussi permis de voir comment les déficientes auditives participent avec détermination et s’entrainent avec le langage des signes au sport.
Des réalisations effectives
Benjamin Weis, le chargé de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Tchad, s’est dit très satisfait que l’Ambassade ait travaillé avec les partenaires sur ce projet, autour des réalisations concrètes suivantes : la finalisation de l’études des faisabilités des équipements en vue de faciliter la réhabilitation de la piste d’athlétisme de l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs), ainsi que la remise des équipements au stade d’Habena dans le 7e arrondissement de la ville de N’Djaména ; la pédagogie du sport dont la formation a été pilotée par la Ltdf ; la composante sensibilisation avec la formation aux langages des signes qui ont été donnée aux bénévoles par assistance vidéo ; la détection et l’accompagnement de 15 jeunes filles athlètes détectées qui ont reçues des équipements, ont participées à des entrainements techniques et à des compétitions organisées par la Fta et la Ftdh. Trois de ces jeunes filles ont réalisées des performances prometteuses et se sont détachées des autres en remportant des médailles. Puis a ajouté que c’est une fierté pour l’Ambassade d’être au côté du Tchad, pour accompagner cette initiative et stimuler les filles dans la pratique du sport. La campagne de sensibilisation a atteint 816 filles au total s’est –il réjoui.
Pour la représentante de la Ltdf, elle a relevé que son organisation croit fermement que le sport est un puissant vecteur de changement social de l’inclusion, de l’égalité et de l’autonomisation des femmes par le sport, qui demeure un terrain fertile pour une égalité entre tous. Ces dernières années dit-elle tout le monde a été témoin des progrès significatifs dans la valorisation et la reconnaissance des femmes dans les domaines sportifs. “Beaucoup de femmes accèdent aux postes du sport en tant qu’athlètes, entraineuses, arbitres, officielles, dirigeantes sportives, et sont le fruit d’un engagement collectif pour briser les barrières et promouvoir une culture de l’égalité. Malgré ces progrès, des défis subsistent et les femmes continuent de faire face à des inégalités, des préjugés et des stéréotypes persistants. L’accès aux ressources, aux infrastructures et aux opportunités du développement professionnel reste souvent limité pour les femmes dans le sport” reconnait-elle. En plus de la violence faite aux femmes qu’elle soit physique, psychologique ou verbale, qui demeure un fléau a-t-elle ajoutée, affecte profondément leur bien-être et leur capacité à participer pleinement à la vie sportive. Pour faire face à tous ces défis, la Ltdf envisage promouvoir des programmes éducatifs qui valorisent l’importance de l’égalité des sexes dans le sport, dès le plus jeune âge et qui sensibilisent aux effets dévastateurs des violences faite aux femmes, mettre en place des politiques visant à garantir l’égalité des chances en termes de financement, d’accès aux installations et aux instances décisionnelles ; développer des programmes de soutien et de mentorat pour aider les femmes à progresser dans leurs carrières sportives et à se protéger contre la violence, accroitre la visibilité des femmes dans les média sportifs et encourager une représentation équitable dans toutes les disciplines sportives, tout en mettant en lumière les succès des femmes qui ont surmonter les violences ; etc. telles sont entre autre le cahier des charges que veut s’octroyer la Ltdf, à travers des projets similaires, afin que les femmes aient plus d’opportunités dans le domaine du sport.
Ali Faudet le président de la Fta a remercié tous les partenaires qui accompagnés et financés le projet, afin de faire un travail de détection des filles à haut potentiel appelées à intégrer la famille d’athlétisme et demain défendre les couleurs nationales. Les résultats obtenus dit-il sont un support important pour la Fta, parce que “Ces 15 jeunes filles vont intégrer la stratégie nationale de l’athlétisme féminin, avec pour objectif final de préparer ces filles à prendre part aux jeux olympiques de Dakar 2026. Un projet financé par la fédération mondiale d’athlétisme existe et prendra en charge ces filles sur le plan des équipements matériels scolaires et sportifs. Nous vous rassurons que l’impact positif de ce projet sera exploité précieusement et nous encourageons les jeunes animateurs qui ont participés au travail de détection lors de ce projet” a-t-il rassuré.
Pour Mathilde la chargée du développement des partenariats, le projet s’est focalisé sur N’Djaména et dans le 7e arrondissement, parce que c’est un financement Fspir, rapide et à fort impact, du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères. En amont il a été organisé avec la Ltdf, des activités de graphisme, peinture, concours de slam, skecths puis l’ajout des institutions comme le Lycée Félix Éboué et l’Andat, pour avoir une émulation rapide autour des activités d’athlétismes. Le Tchad, à défaut d’initier un tel travail de relève, se voit ainsi accompagner. Bon vent à nos jeunes athlètes.
Roy Moussa